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façade latérale de cette annexe, place du Petit-Pont, on vient d'apposer une plaque de marbre où se trouve l'inscription suivante :
« A la tête du Petit-Pont s'élevait la tour de bois, gue défendirent contre les Xormands, pendant le siège de 886, dou^e héros parisiens : Ermenfroi, Hervé, Hériaud, Ouacre, Hervi, Arnaud, Seiul, Jobert, Hardre, Guy, Aimard, Gosson in. »
16 avril 1890. — Le Musée de Cluny vient de s'enrichir d'une épée, remarquable par l'art et précieuse par les souvenirs. Il y a quelque temps, un grand collectionneur avait légué au Musée de Cluny sa collection d'épées, tout en réservant la plus précieuse à son ami Alexandre Dumas fils : celle du marquis d'Avalos de Pescaire. Pescaire, commandant en Italie les troupes de Charles-Quint, vainquit à Pavie François Ier et le fit prison­nier. A sa mort. Alexandre Dumas devait rendre cette épée au Musée, mais croyant remarquer que le conservateur, M. Darcel, semblait regretter d'attendre, il lui écrivit à peu près ceci, en la lui envoyant : «. Mon cher ami, tenez la voilà; je ne peux supporter que quelqu'un désire ma mort; or vous la désirez. Ne niez pas. » M. Darcel, naturellement, n'en convint pas, mais il accepta néanmoins avec grand plaisir l'épée, qu'il vient défaire mettre dans une belle vitrine. Elle est vraiment superbe. Sur un des côtés de la lame est gravée une figure de Mars, et sous cette figure se lit ce vers latin :
Peschària Martis debetur martins ensis. L'épée martiale de Mars appartient de droit à Pescaire.
1er mai 1893.— La maison attenant à l'École de Droit, maison qui faisait le coin de la rue Cujas et de la rue Saint-Jacques, vient d'être dé­molie pour l'agrandissement de cette école. Les archéologues, inter ^itos ego, sont en liesse, car on a fait de curieuses trouvailles dans le sol, le sous-sol et Varchisous-sol. Que l'émotion ne fasse point trop fortement trembler ma plume! On atout d'abord découvert une pierre assise d'un pilier de l'église Saint-Étienne-des-Grés et les nombreuses sépultures de gens enterrés dans cette église; puis au-dessous quelques cercueils méro­vingiens, et encore plus au-dessous, de beaux tronçons de murs romains.
Parmi les cercueils mérovingiens il s'en trouve un très curieux, celui d'un enfant; il est creusé dans un fût de colonne antique.
Avant la destruction de cette maison, on voyait, encastrés dans son mur de façade sur la rue Cujas, plusieurs apparences de vieux contreforts et quelques semblants de fenêtres ogivales. Il ne reste plus rien aujourd'hui de cet antique sanctuaire de Saint-Étienne-des-Grés, où saint François de Sales, étudiant, venait prier avec tant de ferveur.
5 mai 1894. — Récemment, on a fait un égout rue Jean-de-Beauvais