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monument funéraire ait été rencontré au coin de la rue d'1 Im ct de la place du Panthéon, à un endroit où à aucune époque n'exista de cimetière, soit juif, soit chrétien ? Là, comme on le sait, passait la partie du mur d'enceinte de Philippe-Auguste comprise entre la porte Saint-Jacques et la porte Bordelles, à deux pas s'élevait l'entrée, toujours murée.appelée porte Papale et donnantdans Pencion de l'abbaye de Sainte-fîeneviève. La présence d'une stèle funéraire en ce point de Paris est au moins singulière. Peut-on supposer qu'elle ait recou-\ert la tombe isolée d'un juif inhumé à part sur le sommet méridional de la ville. Rien ne rend cette hypothèse vraisemblable et il serait téméraire de s'y arréter. Pourquoi, en effet, ce maitre Samuel, dont parle l'epitaphe, n'a-t il pas été inhumé dans un des deux cimetières Israélites de la rive gauche, soit dans le vieux cimetière de la rue Pierre-Sarrazin. soit dans celui, beaucoup plus récent, de lA rue de la Harpe plus spécialement affecté à la Juiverie, relevant au xii' étau .\nr siècles de la censive Jj Saint-Benoit. Je ne ferai pas ici l'historique de ces deux cimetières. Dans sa savante monographie, à laquelle j'ai fait d'importants emprunts, l'éminent hébraïsant M. Moïse Schwab a reconstitué, avec sa science ordinaire, cet intéressant passé : je n'y reviendrai donc pas. Cependant, s'il m'était permis d'émettre une opinion sur la présence rue d'1 Im de cette pierre funéraire. je ferais remarquer que. lorsqu'on combla, en 1S64, le fossé creusé par ordre d'Etienne Marcel au pied du mur d'enceinte de Philippe-Auguste, on dut, très vraisemblablement, se servir de terres de remblais provenant de travaux de voirie exécutés un peu partout dans la capitale. Or, après l'expulsion des juifs au x iv* siècle, les nécropoles qu'ils possédaient rue Pierre-Sarrazin et rue de la Harpe restèrent durant de longs siècles \ ides et abandonnées. L'horreur qu'inspirait aux chrétiens le nom seul de juif était telle que nul acquéreur n'osa utiliser l'cmplaccmentdeccs deux cimetières. Huaud. avec le temps, cette répulsion eut disparu, on s'empara de ces terrains. sur lesquels s'élevèrent des constructions de rapport. Il n'est donc pas inadmissible de supposer qu'une partie des terres qui servirent à combler cette partie du tossé du mur d'enceinte ne provint de ces deux nécropoles bouleversée:, pai les travaux dont elles etaient l'objet. Notre pierre funéraire aurait donc été apportée en cel en droit en dechargé, et cc fait expliquerait sa présence en ce lieu.
Nous sommes d'autant plus porté à cette supposition, que toute la partie du terrain comprise entre la place du Panthéon, la rue
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