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la gloire enviée d'aider le grand prêtre. Et non seulement il fallait être pur, mais encore de conformation parfaite. Aussi voit-on les Romains et les Grecs ne choisir les Camilli et les Camillœ que parmi les jeunes gens présentant les formes les plus parfaites dela beauté. Dans les monuments où ils sont figurés, les Camilli se reconnaissent non seulement aux attributs ordinaires de leurs fonctions, mais en­core, et surtout, à leur jeunesse, à leur grâce, à l'aisance et à la dignité de leur maintien.
Tous les Camilli-Camillœ que nous connaissons présentent ces perfections. On les voit debout près de l'autel, tenant d'une main soit la patère, soit le vase renfermant le vin des libations, soit la boîte à encens, soit des fleurs, des fruits, un oiseau, etc. 11s sont vêtus (succintï) d'une tunique dont les plis dela jupe retombent par­dessus la ceinture et laissent les jambes nues. Parfois ils portent sur l'épaule un peu d'étoffe frangée ou à longs poils, dans lequel on a cru reconnaître le ricinium (i), porté par les jeunes servants des Arvales. On les voit aussi représentés le devant du corps nu, un man­teau jeté sur l'épaule gauche et noué sur l'épaule droite, tenant dans la main gauche un panier d'épis et dans la droite une sorte de pain ou disque.
Dans sa description raisonnée du musée de Saint-Germain, M. Salomon Reinach nous détaille deux Camilli conservés dans ce musée.
Le premier (statuette de o m. 182) représente un lare domestique s'avançant en dansant. Il tient de la main gauche un rhyton avec protomé de cheval et de la main droite une patère. A sa gauche se voit un coq et un serpent barbu ; à sa droite, un goret et un autel rustique, figuré par un petit soubassement mouluré.
Dans le second (statuette de o m. 225) le petit dieu familier s'avance sur la pointe des pieds en dansant un pas religieux. Il est vêtu d'une petite tunique (tanica Succinio) et tient dans sa main gauche levée un rhyton et dans sa main droite une patère.
Quant aux jeunes filles (Camillœ), elles portaient la stola, robe qui descendait jusqu'aux pieds.
La beauté de la chevelure (coma) chez les jeunes gens fut toujours fort prisée des Romains. De la part des Camilli-Camillœ, elle était l'objet de soins tout particuliers, et cet entretien semble avoir été
(l' Ricinium, pièce de costume servant d'insigne dans les rites de certains cultes.