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Général de La Noé, le Père de La Croix ne pensent pas que l'usage de la ferrure à clous, dans notre Occident, remonte au delà des invasions barbares.
M. de Saint-Venant, dans une intéressante et très documentée notice, publiée en 1902, sur Ies anciens fers à double traver.se. dit que l'état présent de la question le lait se ranger du colé qu'un peut appeler l'Ecole Moderne. Ayant, en effet, des raisons de plus en plus probantes pour attribuer à l'invention de la ferrure à clous une origine germanique, il suppose que cette invention a dû être lentement importée en Gaule, à la suite des invasions barbares.
.U. Quicherat, dans un mémoire publié en iS/3 sur : La Question du ferrage des chevaux en Gaule, allirme que la ferrure à clous était connue des Grecs ct des Romains. S'appuyant sur les dé­couvertes ct travaux faits par .U. Quiqueret savant ingénieur et l'un des meilleurs archéologues de la Suisse, AI. Bouillet. M. de Bibrac ct l'Abbé Baudry, il admet la possibilité pour les Romains d'avoir eu des cbcvaux ferrés longtemps avant que les Barbares leur eussent enlevé la possession de la plus grande partie des Gaules. A l'appui de sa thèse. M. Quicherat cite trois monuments antiques qui lui paraissent résoudre la question. C'est i0 un bas-relief du n" siècle. trouvé à Vaison et conservé au Musée d'Avignon, portant sculpté-un char traîné par deux chevaux. Sur le pied de devant du premier cheval on distingue très nettement le fer avec les 4 clous qui le fixent.
Nous devons dire que l'authenticité dc cc monument est très discutée aujourd'hui, et certains savants n hésitent pas à lui assigner une origine moderne, ou tout au plus renaissance.
2" Un bas-relief d'1 lector trainé derrière le char d'Achille.
(Ce monument, que l'on peut voir au Louvre, accuse le stvle de la sculpture romaine des premiers Césars. L'un des chevaux de latte lage est représenté dans son entier, ll a aux quatre pieds des 1ers à clous tamponnés sur le sabot. De plus, comme le pied gauche de devant est levé, on voit le dessous du fer et les trous Iraisés dans lesquels étaient logés les clous. Comme pour le bas-reliel du Musée d'Avignon nous taisons toutes réserves sur son origine.
3' Enfin une tessère en bronze (Répertoire Cohen), datant du Haut Empire, qui semble avoir été Irappée à l'occasion d'une vic toire remportée sur de la cavalerie gauloise. Elle a pour empreinte deux fers de cheval au milieu d'un torques.
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