»
- 2-17 -
Le rr mai 1772. — Maitres de l'église, les marguilliers ne man­quèrent pas dc convier aux messes dites les i" mai ct 4 octobre tous ccux qui vénéraient la mémoire du diacre Pâris. L'empresse­ment était tel quc l'église était, à ces deux dates, trop petite pour contenir la foule des fidèles venus dc tous les quartiers de la capi­tale. Naturellement le clergé de Saint-MéJard s'employait ii refroi­dir un zèle qu'il jugeait condamnable. Ses exhortations ayant été inutiles, le curé Hardy de Levaré avisa d'un expédient pour tacher de changer la signification que chacun donnait à ces cé­rémonies et expliquer un concours qu'il n'était pas cn son pou­voir d empécher.
A l'occasion du i'r mai 1772 il décida d'exposer dans son église à la vénération des fidèles une relique dc sainte Jeanne-Erançoise Frémvot de Chantal, fondatrice ct première supérieure des Reli­gieuses de la Visitation Sainte-Marie, dont on célébrait au méme moment, à Paris, la canonisation.
Cette relique (une moitié du cœur de la Mère de Chantal avait été donnée à Saint-Médard par un sieur Davignon, substitut du procureur général du Parlement de Paris, depuis peu propriétaire d'une des chapelles de l'église 1). Elle était enfermée dans un magnifique reliquaire d'or pur ct exposée « entourée dc cent cierges au moins •* dans la chapelle Saint-Charles. Comme bien l'on pense, la foule était accourue immense et. durant toute la céré­monie. le donateur dc la relique ne cessa de déclarer que celle-ci était beaucoup plus authentique que celle qui était derrière le chœur. « (voulant parler du corps du li. II. Pâris diacre, qui repo­sait toujours dans le cimetière dont l'entrée avait été murée) *• (2). attendu qu'elle est reconnue, « comme si la voix du Peuple, regar­dée dans tous les temps comme la \oix dc Dieu mème, n'avait pas suffisamment préconisé les vertus et les prodiges du saint Person­nage, dont certaines gens étaient si fort intéressées à obscurcir hi gloire el les mérites 3 ».
Personne ne lut dupe de cette supercherie et le parti janséniste, cn butte à toutes les tracasseries,) puisa une nom elle considéra­tion. et par cela mème une nom elle îorce.
La Mctoire parut si complète aux jansénistes, qu'ils pensèrent un
1 \ r p u. j t < hjp ll
j J urn 1 I ll jr I »         t "i
. J i/mi/ lr Ibi It 1 I. O '1