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Une nouvelle démarche, au cours de laquelle les marguilliers firent remarquer qu'il était incompréhensible que, du moment que des messes etaient célébrées la veille et le lendemain de ces deux jours, on n'en dise pas à ces deux dates, fut encore inutile ; et, pour éviter de nouvelles réclamations, Hardy de Levaré s'absenta de sa cure.
Le Ier octobre suivant les marguilliers avertirent le sieur de Crèvecceur, sacristain (1), qu'ils ouvriraient l'église le 4 du présent mois et qu'ils espéraient que les prêtres de la paroisse feraient célébrer les messes habituelles. N'ayant aucune instruction, le sacristain promit tout ce qu'on lui demandait. Mais, sur l'ordre de ses supérieurs, il quitta, le 3 au soir, la paroisse en congé régulier.
Les marguilliers, le lendemain, cherchèrent inutilement à se procurer les clés des armoires contenant les objets et les vêtements sacerdotaux nécessaires à l'exercice du culte. Ce ne fut que huit jours plus tard qu'ils apprirent que les clés qu'ils avaient tant cherchées étaient entre les mains du sieur Bellanger, chargé de l'administration de la paroisse en l'absence du curé.
Lesdeux partis bataillèrent deux années encore, et il nous faut arriver au mois d'octobre 1758 pour voir les marguilliers obtenir satisfaction. A cette date, le curé Hardy de Levaré, après avoir célébré la messe de 5 heures du matin, s'opposa, par ordre de M. de Vintimille, archevêque de Paris, à ce qu'un prêtre de Saint-Séverin, délégué à cet effet par le curé de cette église qui, en sa qualité d'ar-chiprêtre, avait Saint-Médard sous sa juridiction, dise celle de 6 heures. Devant le refus qui lui était opposé, cet ecclésiastique se retira.
Avertis de l'incident, les religieux de Sainte-Geneviève envoyèrent d'autorité un autre prêtre. Ce dernier, malgré le curé, célébra la messe contestée.
Le curé de Saint-Médard dut s'incliner. L'année suivante (1759)', lui et tout son clergé, sur les conseils de l'évêque de Qtiébec, vicaire général du diocèse, dirent les offices comme d'habitude. Il y eut sept messes dans la matinée, et le soir vêpres, salut et procession, comme les autres premiers jeudis du mois.
A dater de ce jour aucune nouvelle contestation ne se produisit; la victoire des marguilliers était définitive. •
(i) Sous l'ancien régime les sacristains étaient dans les églises les dispensateurs et ordonnateurs des messes, dont ils pouvaient augmenter ou diminuer le nombre, changer les heures à leur fantaisie et sous leur responsabilité. (Voir Arch, nat., L 439.)
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