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Fermeture de Nglise les premier mai et quatre octobre de chaque année. — La fermeture du petit cimetière de Sa i n t-M éd a rd n'avait pas fait cesser complètement le culte rendu par les jansénistes à la mémoire de François Pâris. Si l'accès de la tombe du célèbre mort leur était interdit, l'église leur restait ouverte et, pour être moins bruyantes, leurs manifestations n'en étaient pas moins réelles.
Pour les faire cesser et empécher le retour, toujours à craindre. des troubles passés, le Père Coilferel décida, d'accord avec l'autorité diocésaine, de fermer son église la matinée des i" mai, jour anni­versaire de la mort de François Paris, et 4 octobre, fête de saint François, patron du diacre. A moins que ces deux jours ne tombas­sent un dimanebe ou un jour de fête, aucun oiùcc n'était célébré à Saint-.Médard, dont les portes restaient rigoureusement closes.
Cette prudente mesure fut scrupuleusement maintenue par les successeurs du Père Coilferel. Toutefois, comme on pouvait espérer qu'avec les années le souvenir de celui qu'on n'avait pas craint de regarder comme un B.11., s'était effacé ou tout au moins amoindri dans la mémoire de ses anciens partisans et défenseurs, Hardy de Levaré revint en partie sur la décision dc son prédécesseur et auto­risa la célébration les Ier mai ct 4 octobre d'une messe basse, qui devait étre dite à 5 heures du matin ; après quoi, l'église était fermée comme de coutume.
Les marguilliers revenus en fonctions protestèrent dès l'année 1755 auprès du Parlement de Paris contre la fermeture dc Saint-.Médard auxdatessus-dites.Leprésident du Parlementqui reçut leurs doléances leur répondit que, du moment qu'ils possédaient les clés de l'église, rien ne les empéebait de l'ouvrir aux fidèles.
Ce n'était pas ce que désiraient les marguilliers. Ce qu'ils deman­daient. c'était que les rr inai et 4 octobre les offices eussent lieu comme d'habitude. Ayant la permission d'ouvrir Saint-.Médard à ces deux dates, ils s'adressèrent au curé pour obtenir de lui la célé­bration des messes habituelles. Hardy de Levaré leur répondit que. s'il accédait à leur demande, il favoriserait une dévotion réprou\ée par l'Eglise, ct qu'il avait des ordres du roi et des défenses de l'arche­vêque qui lui interdisaient d'accueillir favorablement leur requète. ll ajouta que, dût il perdre la vie, il ne consentirait jamais ;\ ce que les portes de l'église fussent ouvertes les 1" inai et 4 octobre, ni qu'aucune messe, en dehors de celle de 5 heures du matin, n'y lût célébrée ^septembre 1756 ,