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prendre à leur charge les frais de ces diverses cérémonies, sous la réserve qu'une messe spéciale serait dite pour chacun des décédés.
Le curé refusa d'accéder à cette nouvelle proposition, prétextant que cette affaire avait été portée, en son absence, devant l'archevêque et qu'il ne pouvait, lui curé, ordonner ce que l'autorité archiépisco­pale avait interdit.
Devant ce non possumus, les marguilliers décidèrent de pour­suivre judiciairement Hardy de Levaré pour obtenir la célébration des services qui leur étaient constamment refusés (17 janvier 1755).
Le Parlement s'empressa de prendre l'affaire en mains et, dès le 8 février suivant, sommation fut faite « à la requête des marguil­liers de Saint-Médard au curé de la paroisse de dire ou faire dire les quatre services pour le repos des âmes des sieurs Coifferel, Du­quesnay, Gerbault et Pomart ». Après une longue procédure qui dura plus d'une année, et dont il serait fastidieux d'énumérer ici toutes les phases, un compromis intervint entre les marguilliers et Hardy de Levaré. Un seul service fut célébré, au lieu des quatre demandés par les marguilliers, et les noms des curés décédés furent portés sur la lettre de faire part, contrairement au refus de l'autorité diocésaine. Chacun obtenait ainsi une partie de ce qu'il exigeait.
Le service eut lieu le mercredi Ier mars 1758; il fut porté à la connaissance du public parla lettre suivante :
M
Vous êtes priez de la part de Messieurs le Curé et Marguilliers de l'Œuvre et Fabrique de Saint-Médard, d'assister au Service qu'ils feront célébrer le Mercredy premier 7iia?s 1758, à neuf heures du matin, en ladite Église, pour le repos des âmes de feus Vénérables et Scientifiques Personnes Messieurs Nicolas POMMART, Jacques COIFFREL, Antoine-Nicolas COLET-DUQUESNAY et François GERBAULT, Prêtres, Chanoines Réguliers de l'Abbaye Royale de Sainte-Geneviève, Prieurs-Cure\ de ladite Eglise.
Aux Messes qui se diront le même jour depuis huit heures jusqu'a midy ;
Et aux Vigiles qui se diront la veille à cinq heures précises du soir.
Un De profundis (i).
(i; Mémoire adressé par les marguilliers de Saint-Médard au Parlement de Paris, dans la collection Joly de Flenry.