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tombes qu'il contenait, y compris celle du diacre Paris, furent rele­vées, et leurs ossements placés dans une tranchée ouverte à cet effet (7 janvier 1807). Le neu ou tant d'extravagances s'étaient passées devint une cour sablée garnie d'un gymnase, que l'on voyait encore il y a très peu de temps. On vient d'élever sur cet emplacement une construction servant de saile de catéchisme aux enfants de la pa­roisse; cette annexe de l'église a fait disparaitre les derniers vestiges encore debout de l'ancien charnier. Aujourd'hui il ne reste plus rien pour rappeler la tombe de celui dont les soi-disant miracles émotionnèrent la France au commencement du xviue siècle.
En 1737, il était de mode à Paris de faire des attributions de titres de comédies à des personnages célèbres. Cet amusement amena quelquefois des rapprochements assez heureux. Voici, d'après les Nouvelles publiques, celui dont notre héros fut l'objet sur une pièce de Molière :
Le Médecin malgré lui :
M. PÂRIS, DE SâINT-MÉDARD, RÉPUTÉ SAINT (i)
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Le culte rendu au diacre Pâris et les scènes des convulsionnaires eurent deux épilogues.
Nous avons dit (p. 76) que la reconstitution en iy5->. du Conseil de fabrique de Saint-Médard avait été la source de sérieuses diffi­cultés pour la paroisse. Les marguilliers récemment nommés appar­tenaient tous au jansénisme. A peine en fonctions, ils s'employèrent à faire cesser l'espèce d'ostracisme qui pesait sur le parti auquel ils appartenaient. Pour atteindre leur but, ils n'hésitèrent pas à faire naître deux incidents appelés, dans leur esprit, à améliorer la situa­tion faite, dans la paroisse, à leurs coreligionnaires. Le premier de ces incidents fut soulevé par la demande d'un service funéraire à la
petit cimetière, d'en exhumer toutes les tombes et de transférer leurs ossements dans l'intérieur de l'église. Cette opération avait été décidée afin de trouver le terrain nécessaire à la construc­tion d'une chapelle de la Vierge, qui devait faire suite à celle existante et l'agrandir considéra­blement. (Journal de Hardy, décembre 1778.) Au décès du curé de Saint-MédardHardy de Levare, on trouva dans les papiers du defunt une somme de 40.000 livres destinée à cette construction. Ce projet de désaffectation avait donc été à la veille d'être réalisé. Sans la mort du curé de la paroisse, l'exhumation de 1807 -•>- été accomplie dès 1778 ; qu'auraient ditalors les admirateurs du diacre 7
(i) Nouvelles publiques depuis le dimanche 13 janvier 1732 jusques et compris U samedi 19 du dit mois. (Archives de la Bastille, Gazetins secrets de la police. Bibliothèque de l'Ar­senal, manuscrit 10161.)