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On trouva aussi, un matin, le distique suivant, tracé à la craie sur une des portes du cimetière :
De par le Roy défense à Dieu De faire miracle en ce lieu.
Là se borna la protestation de ce parti janséniste, qui était apparu autrefois si puissant et contre lequel s'étaient brisées non seulement l'autorité desévêques, mais encore celle du pape.
Près d'une année plus tard, le 3 décembre 1732, dans la crainte que de nouvelles scènes ne se reproduisissent à nouveau, si on lais­sait, même temporairement, le cimetière accessible au public, on accentua encore les précautions prises pour empêcher le retour des saturnales passées (1). Par une lettre royale adressée au curéde la pa­roisse, le père Coifferel, toute inhumation nouvelle fut interdite dans le charnier sans un ordre exprès du roi, « jugeant à propos pour de bonnes et justes conditions que ce cimetière ne puisse être ouvert dans aucun cas » (2).
L'ordonnance du 27 janvier 1732 mit fin aux comédies publiques des convulsionnaires et rendit un peu de calme à la population pari­sienne. Les jansénistes se contentèrent de faire des pèlerinages à Saint-Médard, où ils faisaient brûler force cierges, que les prêtres de la paroisse enlevaient consciencieusement (3). Peu à peu, cependant.
d'une aventure scandaleuse avec une fille nommée Cadière, dont il était le confesseur. Traduit devant les tribunaux, il fut acquitté.
(i) L'n mois auparavant, un incident avait montré combien était encore vivace le culte rendu au diacre Pâris : « Comme le grand cimetière a été ouvert pendant trois jours, il s'y est mis « beaucoup de monde à la porte du petit cimetière qui est adjacent au grand. Les abbés ne « s'y sont point oubliés, ainsi qu'à la porte neuve. » {Rapport non signé en date du dimanche 2 novembre 1732. Archives de la Bastille, volume 10196.)
(2) Voici cette lettre, dont l'original se trouve aux Archives départementales et communales de la Préfecture de la Seine : « De par le Roy,
« Cher et bien aimé, nous avons ordonné le 27 janvier dernier que la porte du petit cime-« tière de cette paroisse demeurerait toujours fermée avec défense de l'ouvrir si ce n'estait « pour cause d'inhumation ; et jugeant à propos pourde bonnes et justes considérations que ce « cimetière ne puisse étre ouvert dans aucun cas sans un ordre express, notre intention est
-   que vous empêchiez qu'il soit fait aucun enterrement dans ce cimetière jusqu'à ce qu'il en « soit par nous autrement ord/jnné, s'y n'y faites fautes car tel est notre plaisir.
Donné à Versailles le trois décembre 1732. u Louis.
« Phélypeaux, » (3) Barbier, Mêmoires. « Depuis quelques temps nous avons la douleur de voir augmenter
-  chaque jour, et surtout le matin, le nombre des personnes qui, prosternées à terre, le dos « tourné du côté du Saint-Sacrement, tournent la face du côté de la porte du cimetière où est » enterré M. Pâris. Le sieur Bourgeois, diacre, placé par les marguilliers pour percevoir l'hono-