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tière de la paroisse, dont « la porte » (i) devait demeurer toujours fermée et n'être ouverte que pour cause d'inhumation. Cette mesure fut prise par une ordonnance royale en date du 27 janvier 1732, dont voici le texte :
De par le Roi,
Sa Majesté étant informée de tout ce qui s'est passé et de tout ce qui se passe encore journellement dans Cun des cimetières de la paroisse de Saint-Médard, et notamment à l'occasion des mouvements et agitations prétendus involontaires de différents particuliers qui affectent de s'y donner en spectacle, Sa Majesté aurait Jugé à propos de donner ses ordres pour en faire arrêter plusieurs, et les faire examiner par un nombre considérable de médecins et chirurgiens, pour en dresser leur rapport, et porter leur jugement sur la cause et la nature desdits mouvements et agitations ; ce qui ayant été exécuté, les dits médecins et chirurgiens ont attesté et déclaré unanimement que lesdits mouvements n'ont rien de convulsif ni de surnaturel, et qu'ils sont entièrement volontaires de la part desdits particuliers ; d'où il résulte qu'on a cherché manifestement à faire illusion et à surprendre la crédulité du peuple. Sa Majesté a jugé nécessaire de faire absolument cesser un tel scandale, et le concours du peuple, qui est devenu d'ailleurs une occasion continuelle de discours licencieux, de vols et de libertinage, et elle s'est portée d'autant plus volontiers à prendre cette résolution, qu'elle empêchera par là toute contravention et désobéissance au mandement donné par le sieur archevêque de Paris, le i5 janvier dernier (2). Vu les rapports en date des 11, i5, ij, 18, lo et 2 3 janvier signés par les médecins et chirurgiens y dénommés, Sa Majesté a ordonné et ordonne que la porte du petit cimetière de la paroisse de Saint-Médard sera ct demeurera toujours fermée; fait défense de l'ouvrir, si ce n'est pour cause d'inhumation ; et défend pareillement a toutes personnes, de quelque état et qualité qu'elles soient, de s'assembler dans les rues qui environnent ledit cime-
(i) De cette indication précise il semble ressortir que le petit cimetière de Saint-Médard ne possédait qu'une seule entrée. Cepentlant on voit encore aujourd'hui dans le mur du jardin du presbytère de l'église, mur qui était autrefois celui du cimetière, la trace de trois portes murées. Ces trois portes donnaient certainement accès, au xvliic siècle, dans le petit cimetière. N'y a-t-il pas dans l'ordonnance une erreur de rédaction et le pluriel ne doit-il pas être substitué au singulier ? Cette hypothèse se change en certitude si on rapproche lo texte ;de l'ordonnance d'une lettre adressée par le frère du diacre à une religieuse de la Visitation à Truyes. Racontant les opérations auxquelles donna lieu l'exécution de l'ordonnance du 27 janvier 1732, le frère du diacre dit : les portes du cimetière furent fermées ainsi que celles des charniers...etc. Il ne peut donc y avoir de doute : le petit cimetière de Salnt-Mcdard possédait plusieurs portes.
(2) Il s'agit ici du mandement de l'archevêque de Vintimille, dirigé particulièrement contre le miracle d'Anne Le Franc.
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