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Comme on le voit, cette chanson n'est ni bien méchante ni bien spirituelle.
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Cependant il fallait en finir. Les scènes dont chaque jour l'église et surtout le cimetière de Saint-Médard étaient le théâtre menaçaient, en s'eternisant, d'amener de graves désordres. Malgré le mandement de Ieur archevêque défendant de croire aux miracles, on avait vu vingt-trois curés de lacapitalesigner une requète tendantàla reconnaissance de cinq nouvelles guérisons surnaturelles (i3 août 1731). Cette pétition avait été renouvelée six semaines plus tard ^4 octobre) avec la relation de treize nouveaux cas. LTn magistrat n'avait pas craint de se présenter à la Cour et de remettre au roi une liste de cinq à six cents miracles accomplis en faveur des convulsionnaires (i). Un bref et un décret du pape contre le culte rendu au diacre avaient été supprimés par le Parlement de Paris. Cet état de choses ne pouvait durer indéfiniment et il était temps de réagir 2 . Pour la paix publique et aussi pour les bonnes mœurs (3;, la Cour se décida à frapper un grand coup. Au moment où les jansénistes s'y attendaient le moins, elle ordonna la fermeture du cime-
(1) « Nous avons entendu parler Ue 5 à 600 miracles faits de nos jours en France cn faveur i' des convulsionnaires; la liste en a été donnée au roi de France par un magistrat qui lui-même « était témoin des miracles. Qu'en est-il arrivé ? Le magistrat a été enfermé comme un fou « qu'il était. On s'est moqué de ses miracles à Paris et dans le reste de l'Europe. » (Voltaire sur Carré de Montgeron.)
(3) Naturellement cette situation donna lieu à une chanson; en voici quelques vers:
Le monde renversé. Tout change aujourd'hui en France
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Vintimille quitte la table Pour composer des mandements. Les curés, d'un ton charitable, A leur prélat font des leçons, On brave Rome et ses oracles ; Un appelant (a) fait des miracles, LTn jésuite (b) fait des poupons !
(a) Le diacre Pâris.
(b) Le Père Girard ; voir plus loin.
(3) Sous un masque de piété et de dévotion, les filles se dérobent à la vigilance des mères et vont remplir les cabarets du faubourg Saint-Marceau. (Relations des miracles de saint
Pâris....., oit)', cité). « Tout ce qui se passe à S'-Médard est un brigandage auquel il est très
nécessaire d'apporter remède. » (Rapport non signé du samedi 4 août 1731. — Archives de la Bastille, volume 10196.'
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