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chansons aux épigrammes. Chaque jour vit naître un écrit nouveau. L'effervescence était générale.
Si la guerre de plumes quc se livrèrent jansénistes et molinistes au sujet du diacre Paris fut d'une extréme violence, elle fut loin, cependant, de donner naissance à quelques-uns de ces mots spirituels qui étaient,au xviii" siècle, la monnaie courante des salons et des ruelles. Tout ce fatras de pièces etde chansons recèle une littérature des plus plate et des plus vulgaire. Passer en revue ces écrits ne présenterait aucun intérêt: il nous suffira, pour montrer l'agitation qui remuait alors les esprits, de faire quelques citations prises impartialement dans les deux camps ; ces extraits, tout écourtés qu'ils seront, suffiront amplement au but que nous nous proposons.
Le 3oaoût 1731, les jansénistes affichèrent à la porte des principales églises de Paris une épitaphe du diacre ainsi conçue :
Humble et vrai pénitent au sortir du berceau
Pâris ne peut que prier et se taire. De la Bulle il pleura le ténébreux mystère, Pour elle, à Dieu, s'offrit victime volontaire : De la Bulle appelant descendit au tombeau,
.Mais un prodige nouveau
Sa cendre aujourd'hui salutaire De la Bulle devient le terrible Heau.
Les molinistes répondirent à cette glorification par les vers suivants. que l'on trouva le lendemain sur le tombeau du diacre :
Peuple aveugle et séduit, ton erreur est grossière D'invoquer un Pariset d'honorer sa bière. Malheureux partisan d'un dangereux écrit, Qui combat en cent points la loi de Jésus-Christ. Imprudents novateurs, quoi dans l'Eglise méme Vous osez encenser l'erreur rt l'anathèmc r" Sans respect pour le droit et civil el divin. Plus fougueux quc Luther, plus fourbe que Calvin, Défenseurs prétendus de la saine morale, Zélateurs indiscrets, justement foudroyés, Mais toujours applaudis d'une vainc cabale, Plutôt persécuteur que vrais persécutés, Votre secte proscrite, el toujours mal èteinte, Ne laissa jamais le ti Jdc en repos, A moins qu'un bras vengeur de la loi pure et sainte Du monstre renaissant ne brise enfin les os.
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