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corps à celles de son Sauveur dont il imitait la charité. Son tombeau se visite avec concours à Saint-Médard au faubourg Saint-Marcel-lez-Paris (i). »
Le renseignement qui terminait cette épitre déplut à la Cour. L'affluence au tombeau était déjà assez grande sans qu'on essayât encore de réchauffer le zèle de la population. Aussi cet excès de propagande ne fut-il pas toléré. Sur l'ordre du lieutenant de police, le commissaire Regnard se rendit chez le graveur et fit rompre la planche.
Les jansénistes s'empressèrent de faire graver un second portrait, pour lequel ils supprimèrent tout ce qui avait alarmé le pouvoir. Cette nouvelle gravure, de 39 centimètres de hauteur sur 46 de largeur, se composait de deux parties : le portrait proprement dit et un entourage.
Le portraitétait de forme ovale et mesurait 21 centimètres sur 17. Lediacre y était représenté à mi-corps, portant le surplis et le rabat, les yeux baissés dans l'attitude de la prière ou de la méditation ; les deux mains étaient croisées sur la poitrine et dans celle de droite se voyait un crucifix. Au-dessous on lisait : le B. H. François de Pâris, diacre, mort appelant et rappelant le i" mai 1727 (2). Cette inscription était suivie d'une longue invocation.
Autour du médaillon était gravée la légende suivante : « Je couvrirai ses ennemis de honte et de confusion et sa couronne sera toujours florissante et ne se flétrira jamais. »
Au-dessus planait le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe.
Enfin, et c'était là la partie la plus intéressante de cette estampe, un entourage formé d'une couronne de feuilles de laurier terminait la gravure. Sur chacune de ces feuilles se trouvait relaté un miracle obtenu sur la tombe du diacre, le total des guérisons ainsi mentionnées s'élevait au chiffre de quarante et un.
Cette gravure se vendit couramment dans Paris, et surtout à la porte de l'église et du cimetière de Saint-Médard où les femmes des soldats aux gardes l'offraient publiquement. Cette facilité, rapprochée de la sévérité avec laquelle on avait empêché la vente de la première estampe, étonna le public. On crut l'expliquer par le fait que les femmes qui en assuraient la vente n'avaient rien à craindre
(i) Recueil de pièces sur les miracles du diacre Pâris. (Bibliotheque de l'Arsenal, fonds des manuscrits, n° 2056.) (2; Barbier, A/émoires.
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