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environs de Chelle, qui, atteinte d'une loupe au genou droit, obtint saguérison en appliquant sur la partie malade de la terre prise dans la fosse du diacre.
Il y eut aussi des miracles que l'on pourrait qualifier de repré­sailles. Ceux-ci vinrent frapper les incrédules qui tournaient en dérision la prétendue puissance du B. H. Le 16 décemhre 173 1, un sieur De Vi/Zi, fils d'un chapelier-teinturier de la rue de la Bûche­rie, fut atteint de convulsions, qui lui durèrent deux heures, pour avoir été à Saint-Médard se moquer des « danseurs de corde », comme il appelait les convulsionnaires. Frappé de cette coïncidence, le mal­heureux alla sur la tombe du diacre demander pardon à Dieu et à François Pâris, et ses convulsions disparurent.
Convulsionnaires. — Bientôt, dans leur simplicité, ces miracles ne suffirent plus aux jansénistes. La population commençait à se désintéresser de ces cures extraordinaires que l'on voyait se produire avec une régularité mathématique. Pour maintenir l'attention pu­blique il devint nécessaire d'entourer ces guérisons de préliminaires susceptibles de frapper les esprits. C'est alors que se produisirent les convulsions, indice manifeste de la puissance du B. H. Elles com­mencèrent au mois de juillet 1731 et se continuèrent jusqu'au 29 janvier 1732, jour de la fermeture du petit cimetière de Saint-Médard (i).
La première convulsionnaire fut une nommée Edme 'Pivert, domestique d'un sieur Cornut, domicilié à Paris, place Cambrai. Cette femme, impotente depuis six années, recouvra la santé le 3 août 1731, après de violentes convulsions quilui durèrentplusieurs jours ;
Puis vinrent : Louise Hardouin, demeurant rue Geoffroy-Lasnier, paralytique des deux jambes et ayant perdu l'usage de la parole, guérie le 2 août 1731 ;
— Elisabeth Giroust, fille d'un marchand de la rue aux Fers, sur la paroisse Saint-Eustache, épileptique, guérie en août 1731, àla suite de convulsions ;
—  Catherine Bigot, dite lasourde et muette de Versailles, âgée de 20 ans, infirme de naissance, parle et entend le 31 août 1731, après avoir éprouvé des convulsions ;
(i) Comme nous ne faisons pas ici l'histoire des convulsionnaires, nous ne parlerons pas des convulsions qui continuèrent à se produire après Ia fermeture du cimetière de Saint-Médard.