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sans tentures, sonneries ni luminaires, en un mot par charité (i). Il mourut le ior mai 1727 à dix heures du soir, âgé de 36 ans et onze mois, et fut inhumé le surlendemain (2), dans le petit cimetière situé derrière Saint-Médard (3), dans l'axe même de l'église, la tête placée du côté du maître-autel et les pieds vis-à-vis du mur des char­niers 4). Son tombeau ne fut élevé qu'au mois de mars 1728, c'est-à-dire près d'une année après sa mort, par les soins de son frère, Jérôme-Nicolas de Pâris, conseiller du roi en sa cour de parle­ment (5). Ce tombeau se composait de quatre dés de pierre d'un pied de haut, soutenant une dalle de marbre, sur laquelle était gravée une longue épitaphe latine 6 rédigée par un docteur en théologie nommé Jandrin. En voici la traduction :
Celui qui a employé sa vte au service de Dieu et de la religion a tou­jours asse^ vécu.
Ici repose François de Pâris, diacre de Paris, qui, dès son enfance,
(1)   Dans son testament il avait demandé à étre enterré simplement dans le petit cimetière, comme l'avait été un nommé Mil, aux obsèques duquel il avait assisté le mois précédent. (Ce sieur Mil était un pauvre de la paroisse qu'on avait inhumé sans bière, à même la terre.)
(2)   Les obsèques du diacre coûtèrent vingt-cinq livres, somme qui fut payée le 18 mai 1727 (Registre de la fabrique de Saint-Médard pour les années 1726 à 1731.Archiv.es de la paroisse). La modicité de ce chiffre semble indiquer que ce versement ne représente que le montant de ce qui revenait à la fabrique et qu'elle ne comprend pas les honoraires du clergé.
(3)   u Du trois de may 1727,3 esté inhumé dans le petit Préau par nous Prieur curé, soussigné, « messire François de Pâris, Diacre de cc Diocèse, âgé de 35 ans ou environ, décédé le jour « précédent nie de Bourgogne, après avoir rempli avec édification les fonctions de son ordre « depuis quelques années, ladite inhumation faite en présence de "Messire Jérôme Nicolas de « Pâris, conseiller du Roy au parlement de Paris, son frère, de Messire Nicolas le Féron, con­ti seiller du Roy au parlement de Paris, cousin germain du defunt et autres sous:ignés.
« Houard, De Pâris, Le fémn « Erranglon, Dugué de Bagnols
« M. Pommard. » (Collection Rochebillière, vol. 3621.)
(4)  Le fait que le diacre avait été enterré derrière le maître-autel de Saint-Médard a amené différents auteurs à affirmer que le corps du célèbre janséniste reposerait actuellement dans l'église même, sous la chapelle de la Vierge. Il n'en est rien. L'offre qui fut faite à la fabrique de l'église au moment de la construction de cette chapelle en 1784, et dont nous avons parlé plus haut (p.20-21), n'aurait eu aucune raison d'être si la nouvelle construction avait dû englober le tombeau de François Paris dans son enceinte. C'est justement parce qu'elle res­pectait cette sépulture qu'un fervent admirateur du diacre essaya, dit-on, de l'y faire rentrer par sa proposition. On a vu pour quelles raisons aucune suite ne fut donnée à cette affaire.
D'un autre côté, ainsi qu'on le verra plus loin, les restes du diacre ont été exhumés en 1807 par les soins de l'abbé Bertier, alors curé de Saint-Médard. Les conditions dans lesquelles cette opération eut lieu prouvent qu'elle n'aurait pu être effectuée si l'assertion que nous reje • tons était exacte. Pour nous il ne peut y avoir de doute sur l'endroit précis où a été inhumé François Pâris ; à aucune époque sa tombe n'a été dans l'enceinte de Saint-Médard.
(5) Jérôme-Nicolas de Pâris, chevalier, vicomte di Machault, seigneurde Muire, conseiller du rci en sa cour de parlement, décédé le 16 août 1737, âgé de 43 ans, et enterré de nuit à Saint-Gervais, par crainte de tumulte.
(6)  Voir ce texte à l'appendice.