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Saint-Médard resta fermée jusqu'au 17 mars 1 561, jour où elle fut purifiée par l'évêque de Chalon-sur-Saône, Antoine de Harlay. Au commencement du xvnc siècle, le souvenir de cette cérémonie était rappelé par l'inscription suivante que l'on voyait aux vitres de la chapelle Saint-Pierre (i) « en menues lettres, en déiestation de ce crime et forfait (2) » :
« L'an de gràce i 56 i, le samedy 27e jour de Décembre, ceste présente fut prophanée des sédiiieux, faux séducteurs, et malins hérétiques, pour les homicides et meurtres en icelle par eux commis : et par iceux furent toutes les images brisées, et les verrières rompues et cassées : laquelle par les ausmones des gens de bien a esté réparée, ensemble des deniers provenus des adjudications faites par Arrest de la Cour, qui ont esté prises sur les biens d'aucuns iceux séditieux exécutés. Et en ladicte année le 17 de mars avant Pasques, fut ladicte Eglise réconciliée et rebéniste par Révérend Père en Dieu, Messire Antoine de Harlay, évéque de Chalons sur la Saône : Et pour lors estoit Prieur et Curé d'icelle Eglise frère Antoine Despoigny, religieux de Saincte-Geneviève (3). »
Cette cérémonie de sanctification ne fut pas, cependant, jugée suffisante. Trois mois plus tard, le 12 juin 1562, on célébra dans l'église une messe solennelle de réparation 14). Ce jour-là, qui tombait un dimanche, une procession partit de Notre-Dame pour Saint-Médard en passant par Sainte-Geneviève, où elle fut rejointe
assez impartial envers les protestants, Castelneau, estime .< la force nerveuse et asseurée de « quoy ceulx de la religion fesoient estat à Paris, en trois cents gentilshommes et autant de ie soldats expérimentés en armes ; plus en quatre cents escoliers et quelques bourgeois volon-« taires sans expérience. Et qu'estoit-ee que cela contre un peuple infini, sinon une petite « mouche contre un grand éléphant. » (Castelneau, Mémoires.)
(i) Il n'y a pas de chapelle de ce nom actuellement à Saint-Médard ; on ignore complètement l'emplacement de celle dont il est question ici.
(2) Du Breul, ouvrage cité.
(3) Du Breul, ouvrage cite.
(4) Déjà au mois de février la reine-mère avait ordonné une cérémonie religieuse pour la réconciliation de Saint-Médard. Mais sur la remarque du clergé de Paris, qu'on ne pouvait aire cotte réconciliation avant que les auteurs du délit aient cté punis, on ajourna la cérémonie et l'on se contenta de la purification du 17 mars 1561. « Du samedy 28 février sur ee que " le greffier du Tillet a dict à la Cour, que la royne l'avoit chargé de luy dire de faire faire « une procession particulière depuis Sainct-Geneviefve jusqu'à Saint-Médard, pour la réconci-« liation de ladicte église ; maistres Anthoine du Vivier et Philippes Priant, vicaires de - révesque de Paris, ont representé qu'il seroit inutile de faire cette réconciliation, pour con-« tenter le peuple, si l'on ne faisoit en mesme temps punition du délict ; et d'ailleurs, qu'on « ne pourroit sonner les cloches de Saint-Médard sans recommencer les querelles, à cause dc « la proximité du presche et di ladicte église. A esté arrêté que la Cour en escrira à la « Royne. » (Félibien et Lobineau, Histoire de la Villedé Paris, preuves et pièces justijica-tives.) Ce ne fut que devant les atermoiements de la Cour en ce qui touchait les accusés que le clergé consentit à la procession demandée avant la punition de tous les coupables.
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