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Jérusalem (i). Cet hôtel, « maison ample en la grade rue du fauxbourg Sainct-Marcel, à costé gauche en sortât de Paris, et allant aux champs (2) », était situé rue Mouffetard, près le presbytère de
alliances matrimoniales aux xv", xvi- et xvii- siècles ; c'est ainsi que Jean Canaye, propriétaire de la maison du Patriarche en 1561, était marié à une Marguerite Gobelin, fille de François Gobelin, teinturier, et de Geneviève Le Bossu, et qu'à la même époque un sieur François Gobelin, sieur de la Marche, teinturier à Saint-Marcel, avait épousé une Geneviève Canaye, fille de Pierre Canaye, teinturier au même lieu.
Comme les Gobelin, les Canaye étaient d'origine flamande. Ils furent les premiers en France à fabriquer les tapisseries de haute lisse.
Le pavillon situé aujourd'hui au fond de l'immeuble portant le ne 17 dela rue des Gobelins, et connu sous le nom d'Hôtel de la eine Blanche, est l'ancienne demeure des Canaye; on y voit encore leurs ateliers.
Les Gobelin étaient d'origine flamande ; leur véritable nom était Gobéelin. Ils s'établirent à Paris vers 1440. Leurs ateliers étaient situés sur les bords de la Bièvre, à l'endroit précis où s'élèvent aujourd'hui les ateliers de tapisseries de la manufacture. La sépulture de cette famille, dont un des derniers représentants fut le marquis de Brinvilliers, mari dela célèbre empoisonneuse Marie d'Aubrai.-morte sur l'échafaud en 1676, se trou vait dans l'église Saint-Hippolyte, paroisse située non loin de la rue Mouffetard, au coin de la rue des Marmousets. Cette église etait fort ancienne. On la trouve citée pour la première fois en 1178 avec le titre de chapelle. Au xvi- siècle elle fut érigée en paroisse. Reconstruite à cette époque, l'église fut vendue le 3 août 1793 et démolie en 1807. Elle possédait plusieurs tableaux de maitres, entre autres de Lebrun et de Le Sueur ; la chaire, oeuvre de Challe, était un chef-d'œuvre de sculpture.
(e) L'abbaye de Saint-Victo fut fondée en 1113 par le roi Louis le Gros en faveur d'une congrégation de chanoines réguliersde Saint-Ruf d'Avignon etoccupait l'emplacement d'une ancienne chapelle de ce nom. En 1108 Guillaume de Champeaux, archidiacre de Paris, renommé pour son savoir et son éloquence (il fut le professeur d'Abélard), se retira à Saint-Victor, alors une simple chapelle, pour y meuer une vie de retraite et d'étude. Renonçant à son archidiaconé, il prit l'habit de chanoine régulier. Mais sa renommée était si grande que ses élèves abandonnèrent les bancs de l'Université et allèrent le relancer dans sa retraite. Devant cette insistance, Guillaume de Champeaux reprit son enseignement. C'est à ce désir de retraite et d'effacement que remonte l'origine de la célèbre communauté des chanoines de Saint-Victor. En 1113 Guillaume de Champeaux fut appelé au siège épiscopal de Châlons-sur-Marne. C'est cette même année que le roi se déclara fondateur de l'abbaye de Saint-Victor et la combla de libéralités. Entre autres privilèges, il accorda aux religieux celui de choisir un abbé sans le consentement royal ; Guildin, alors prieur de Saint-Victor, en devint le premier abbé. A peine fondée,l'abbaye prit une importance considérable. Elle fournit à la philosophie scolastique, si en honneur au moyen-âge, des hommes éminents, tels que le célèbre Guillaume de Champeaux déjà nommé ; Hugues de Saint-Victor ; Santeuil... etc. La communauté était vouée à l'étude de la philosophie. « Il y a dans notre abbaye — dit un religieux de Saint-Victor — des moines à qui l'abbé a confié le soin de transcrire des livres. Le bibliothécaire est chargéde leur donner des ouvrages à copier et de leur fournir tout ce qui est nécessaire. Les copistes ne peuvent rien transcrire sans son consentement. Une salle particulière leur est destinée, afin qu'ils soient plus tranquilles... » Cette salle de travail était appelée le scriptorium, lieu sacré qu'on bénissait comme un sanctuaire et qu'on honorait presque à l'égal d'une église.
L'abbaye recouvrait l'espace compris aujourd'hui par la place Jussieu, la rue Linné, la rue Cuvier et la Seine. Au coin de la rue Linné et de la rue Cuvier se trouvait la tour Alexandre, prison de l'abbaye.
Reconstruite au xvi- siècle, l'abbaye fut supprimée en 1790 et démolie en 1811 ; il n'en reste aucune trace aujourd'hui.
(i) En dehors de ces quatre prêches, de nombreux « conventicules d'hérétiques » se tenaient à Paris. Ces réunions avaient lieu de préférence au Pré-aux-Clercs et chez Michel Gaillard, seigneur de Longjiiineau, dans sa maison du Pavanier, située sur le Chemin aux vaches (aujourd'hui rue Saint-Dominique), etc.
(2) Du Breul, Le Théâtre des antiquités de Paris.
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