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La Société A. Heullant et Cie, propriétaire; les sieurs Dumas, charpentier,
et Hauf, crémier, locataires. La maison portant le n° 145 de la rue Mouffetard (superficie 346 m. 65). —
Dix propriétaires (les héritiers Gierkens). La maison portant le n° 148 de la rue Mouffetard (superficie 113 m. 5o). —
La Société A. Heullant et C'% propriétaire; le sieur Vimenet, coutellier,
locataire. Lamaison portant le n° 141 de Ia rue Mouffetard (superficie 284 m. - °)- —
La Société A. Heullant et O", propriétaire ; le sieur Appert, mercier,
locataire. La maison portant le n° 139 bi5 de la rue Mouffetard (superficie
176 m. 5q). — Louis-Henri-Eugène Bigot et demoiselle Rosalie-Hen­riette Bigot, propriétaires par moitié.
Les propriétaires et locataires de ces immeubles furent expropriés en vertu d'un jugement du tribunal civil de première instance du département de la Seine, en date du 3o juin 1868.
Il serait à souhaiter que les masures qui cachent encore la partie nord du monument disparussent également.
Saint-Médard pendant la Commune. — Durant le mouvement insurrectionnel du 18 mars 1871, Saint-Médard fut presque complè­tement ravagée. Les fédérés s'y livrèrent à des actes de vandalisme inouïs, renversant les autels, crevant les orgues, brisant les verrières, lacérant les tableaux, tailladant les ornements, etc. Le montant de leurs depradations s'éleva à une somme considérable — plus de 40.ooo francs, a-t-on affirmé.
L'église fut une des trois ou quatre paroisses de la\capitale où les fédérés sonnèrent le tocsin dans la nuit du 18 au 19 mars. Un mois plus tard, le 16 avril, une troupe armée, appartenant au 129e batail­lon de gardes nationales et commandée par le capitaine Fabrice, dont le véritable nom était en réalité Amédé Campans (i), sac­cagea la maison des sœurs voisine de Saint-Médard, mais respecta l'église.
Cette expédition échauffa les esprits. Le lendemain, le curé de la paroisse, M. de Geslin, passant dans la rue habillé en civil, fut reconnu par un enfant du voisinage et arrêté par un nommé Fran-
(1) Cet individu s'était débaptisé lui-même en 1865, en sortant de la maison centrale de Clairvaux, où il avait subi une peine de dix-huit mois d'emprisonnement pour émission de faux billets de la banque russe. On avait été longtemps sans pouvoir le prendre, car il cachait ses billets dans le collier de son chien. C'est sur la dénonciation d'un voisin que Ia ruse fut découverte (Histoire des églises de Paris sous la Commune, par Paul Fontulien).