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s'était rendu acquéreur de l'église, du cloître et du terrain v attenant moyennant 111. i oo livres. Adossée à la tour de l'ancien édifice, cette chapelle, « en forme de maison puisqu'elleest composée d'un premier étage non fini qui avaitété destiné à servirde logement à un desservant de ladite chapelle » (i), mesurait environ io mètres de longueur sur 7 mètresde largeur dans l'œuvre, non compris l'emplacement occupé par le maître-autel, placé sous une voûte ménagée dans la tour.
En possession de son oratoire, l'abbé Bertier y célébra les exercices du culte catholique en qualité de prêtre insermenté. Reconfessant et rebaptisant ceux qui avaient eu recours au ministère des jureurs, il éleva, en face de Saint-Médard, occupée alors par les constitutionnels sous la direction d'Augustin Bailliet, une église ennemie. Son apostolat fut loin de passer inaperçu de la population ; il lui donna une certaine notoriété parmi les fidèles intransigeants du quartier Saint-Marcel et il n'est peut-être pas téméraire de penser que cette situation ne fut pas sans aider à sa nomination à la cure de Saint-Médard après le refus de l'abbé Antheaume.
I)*un caractère entier, l'abbé Bertier regardait comme schismatique le clergé constitutionnel. Aussi, à peine installé dans ses nouvelles fonctions, fit-il rebénir l'église, jeter à terre l'eau bénite et brûler les espèces qui servaient à la célébration du culte, en même temps qu'il demandait et obtenait l'éloignement du clergé jureur que lui avait laissé son prédécesseur (2 .
L'animosité que le curé de Saint-Médard portait au clergé constitutionnel tenait à deux causes : ce clergé avait été républicain et de
( 16 août i8jo) par le tribunal criminel du département de la Seine. Après ce jugement la régie confisqua les biens possédés parle condamné. Conformément à la loi du 16 thermidor an VII (3 août 1799), l'église de Saint-Marcel et ses dépendances furent alors vendues à un sieur Lhuillier moyennant 6.650 francs. (Archives départementales et communales de la préfecture de la Seine, section du Finistèi'e : sommier de location n° 9.)
(i) Rapport du citoyen Bourlat, architecte de la Régie, en date du 22 ventôse an VII, 13 mars 1800 (Archives départementales et communales de la préfecture de la Seine, section du Finistère: sommier de location n- 9).
(2) Nouvelles ecclésiastiques du 13 septembre 1802. Naturellement le nouveau clergé de Saint-Médard fut. comme son chef, adversaire des jansénistes. Pour en donner une idée, nous nous contenterons de citer les paroles prononcées par le premier vicaire, l'abbé Mangin, au prône dela grand'raesse du dimanche 23 janvier 1K03 : « Notre religion n'est pas la vôtre. Vous « avez vos temples, vos prêches, votre morale à part, Vous avez vos livres, livres pernicieux «distillant mielleusement le poison de l'erreur... Vous avez vos christs à part... Notre reli-« giun n'est pas la vôtre... » (Annales ecclésiastiques 1803.)
Ces paroles violentes montrent bien l'état d'esprit qui animait le clergé de Saint-Médard. Elles prouvent aussi que les jansénistes étaient nombreux dans la paroisse.
L'abbé Mangin resta peu de temps le collaborateur de l'abbé Bertier et fut remplacé par l'abbé Foulon.
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