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lettre dans laquelle on lit : les revenus des fabriques ne permettent pas de les surcharger des dépenses d'acquisitions de terrains nécessaires pour cela.
Il en fut demême sous la Révolution. On s'occupa bien alors de la question, mais ce fut pour ne rien décider. C'est ainsi qu'à la date du 6 mai 1791 on promulgua un décret aux termes duquel les cimetières des paroisses supprimées devaient être vendus dans la même formeet aux mêmes conditions que les biens nationaux, mais ce décret ne visait que les églises supprimées à cette époque.
ll est vrai que, lorsque toutes les églises furent supprimées, dans le courant de l'année 1793, on aurait pu étendre le décret du 6 mai 1791 et en faire une application générale, ce qui aurait obligé les pouvoirs publics à établir de nouvelles nécropoles. Il n'en fut rien et l'on continua, comme par le passé, à inhumer dans les cimetières paroissiaux. Deux documents, entre plusieurs, établissent ce fait d'une manière certaine. C'est d'abord un vœu émis le 21 pluviôse an IV (10 février 1796) par le Comité civil de la section de l'Observatoire demandant que « les inhumations qui ont lieu dans le cimetière Jacques (Saint-Jacques-du-Haut-Pas) aient lieu désormais dans le cimetière de la Charité, plaine de Montrouge » (1). C'est, en second lieu, un mémoire présenté en l'an IX (1800-1801 ) par un sieur Patte, architecte, tendant à la suppression des cimetières de la capitale et à leur translation hors Paris (2). Dans ce memoire l'auteur déplore que l'arrêt du Parlement n'ait pas encore reçu un commencement. d'exécution.
Il nous faut arriver à l'arrêté du préfet de la Seine, Frochot, en date du 21 ventôse an IX (12 mars 1801), ordonnant la création de trois cimetières extra-muros (les cimetières du Père-La-Chaise, de Montmartre et du Mont-Parnasse), et au décret du 25 prairial an XII (14 juin 1804) pour voir enfin supprimer toutes les nécropoles paroissiales. Quarante-sept années avaient été nécessaires pour que la réforme ordonnée par le Parlement fut réalisée.
Le terrain du grand cimetière de Saint-Médard a été tranformé en square. C'est celui qui entoure actuellement l'église du côté de la rue Censier.
(1/ Archives nationales.
(2) Bibliothèque Carnavalet.
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