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2° Que les cimetières existants resteraient cinq années, à compter du Ier janvier 17GC. sans quc l'on puisse cn faire aucun usage (article 2 ;
3' Qu'il serait fait choix de sept à huit terrains situés hors la ville, aux endroits les plus élevés pour .servir de cimetière (article 4) ;
4" Que les enterrements se feraient comme par le passé, mais que, les prières terminées, les corps seraient portés dans des dépôts en attendant leur transfert dans un cimetière (article(i).
L'article i i de cet arrêt énumérait les paroisses dans lesquelles les dépôts mortuaires seraient établis, avec l'indication des églises qui devaient y porter leurs décédés. Saint-Médard figure au nombre des églises devant posséder un dc ces dépôts.
Enfin, par son article 12, l'arrêt partageait toutes les paroisses de la capitale entre les huit cimetières projetés. Saint-Médard était dési­gnée pour porter ses morts au cimetière qui devait être placé au-des­sus de la demi-lune du nouveau boulevard allaman chemin dc Vitrv — c'est-à-dircà l'endroit précis où. actuellement, le boulevard de la Gare aboutit à la place d'Italie —; cc cimetière devait avoir au moins 373 toises dc superficie.
Cette ordonnance resta lettre morte, ll était très beau de supprimer. pour cause d'hygiène publique, les petits cimetières enclavés dans l'intérieur de Paris, mais il aurait fallu, au préalable, construire dc nouvelles nécropoles. Les cimetières paroissiaux une fois fermés, où mettre les corps de ceux qui. chaque jour, décédaient. Faute d'avoir pourvu à cette nécessité, l'arrêt du Parlement était inexécutable et demeura inexécuté. Aussi, jusqu'à la chute de la monarchie, vovons-nous continuer les* inhumations dans tous les cimetières que le Parlement avait voulu supprimer.
La responsabilité de cet étal de chose semble incomber aux pou­voirs publics. Sous le prétexte que les paroisses possédaient le privi­lège des inhumations et qu'en ayant les bénéfices elles devaient cqui tablement en supporter les charges, le Gouvernement sc refusa à couvrir les Irais qu'entraînait l'installation des nouveaux cimetières. Et non seulement il se refusa à supporter celte dépense, mais encore il ne voulut pas avancer aux églises les sommes nécessaires pour réaliser les créations projetées. Orles fabriques étaient trop pauvres pour faire lace ;\ une dépense aussi considérable. Celte pénurie ressort claire­ment des termes mêmes d'une lettre adressée par le lieutenant-général de police de Crosne au baron de Breteuil ii la dale du 7 lévrier 17^7.