i5o
Saint-Gervais (la Jeunesse), Saint-Merry (le Commerce) et Saint-Thomasd'Aquin (la Paix) (i).
Virtuellement la théophilanthropie n'existait plus. Ses partisans découragés abandonnèrent, l'une après l'autre, les églises qui leur avaient été affectées. Ce fut à grand'peine qu'ils parvinrent à se main­tenir dans quelques édifices jusqu'au 17 vendémiaire an X (2 i oc­tobre 1801), date où l'usage des temples de la capitale leur fut défi­nitivement retiré 2).
Après le départ des théophilanthropes, le clergé constitutionnel de Saint-Médard resta seul maître de l'église et l'occupa ainsi jusqu'au Concordat. Elle fut une des quatre paroisses où ce clergé se main­tint (3) jusqu'au décret du 9 floréal an X (29 avril 1802), qui sup­prima tous les cultes dissidents.
Nous avons dit plus haut que l'établissement du culte décadaire avait activé la décadence de la théophilanthropie. Il est nécessaire, pour la clarté de notre récit, de rappeler brièvement ce qu'a été cette dernière tentative faite par le Gouvernement pour combattre le catholicisme constitutionnel.
Mécontent des théophilanthropes qui s'étaient compromis dans les élections de germinal et sur lesquels il ne croyait plus pouvoir compter, le Directoire décida de créer une sorte de religion civile. Cette nouvelle religion s'appela culte décadaire ou culte républicain officiel.
Le culte décadaire fut établi dans les premiers jours de l'an VIl sur la proposition de Merlin (de Thionville) et de François de Neuf­château. Ce dernier a été, en sa qualité de ministre de l'intérieur, le véritable organisateur de la nouvelle religion. Comme culte officiel, le Directoire chercha à l'imposer administrativement et rendit, dans ce but, les décrets des 17 thermidor et 2 3 fructidor an Vl (4 aoùt-9 septembre 1798). En vertu de ces lois, l'observation du repos décadaire était obligatoire pour toutes les autorités consti­tuées, ainsi que pour les écoles tant publiques que privées. Les
'ij Ces noms sont ceux donnés aux églises de Paris pour le culte décadaire; voir plus loin.
(21 Cet arrêté portait : « Les sociétés connues sous le nom de théophilanthropes ne pourront plus sc. réunir dans les édifices nationaux .»
(3) Ces quatre eglises étaient : Notre-Dame, Saint-Sulpice, Saint-Eticnne-du-Mont et Saint-.Médard.