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ceux des anciennes sections révolutionnaires qui avaient existé sur leurs territoires. Saint-Médard devint ainsi, quatre heures par jour, le temple du Finistère (i).
Nous devons dire toutefois que ces nouvelles appellations restèrent personnelles aux théophilanthropes et qu'elles ne furent acceptées ni par le public, ni par le Directoire, qui continua, dans ses actes officiels, à désigner les églises sous leurs anciens noms. Malgré l'appui du Gouvernement, qui mit tout en œuvre pour faciliter la propagation de la nouvelle religion, la théophilanthropie ne fut jamais bien prospère. L'indifférence de la population à son égard et la diversité des cultes exercés à Paris (2) expliquent amplement son échec (3). Dès l'an VI (1798) le commissaire du Directoire exécutif près l'administration municipale constate que les théophi-lanlhropes sont près de leur chute « faute d'argent », et demande qu'une subvention leur soit accordée, pour leur permettre de s'installer dans les deux églises non encore occupées par eux, les temples Jacques-du-Haut-Pas et Médard (4). Dans son « Tableau analytique de la situation du département de la Seine pendant le
(i) Les autres églises de Paris s'appelèrent :
Saint-Merry, temple tle la Réunion.
Saint-Etiennc-du-Mont, du Mont-Panthéon.
Saint-Eustache, du Contrat-Social.
Saint-Gervais, de la Fidélité.
Saint-Germain-l'Auxerrjis, du Muséum.
Saint-.N'ieolas-des-Cliamps, des Gravilliers.
Sainte-Marguerite, de Montreuil.
Saint-Sulpice, dela Concorde ou du Luxembourg.
Saiut-Roch, dela Butte-d es-Moulins.
Saint-Laurent, du Nord.
Saint-Philippe-du-Roule, du Roule.
Saint-ïhomas-d'Aquin, de la Fontainc-de-Grenelle.
Notre-Dame, de la Cité.
Saint-Jacques-du-llaut-Pas, de l'Observatoire.
Saint-Médard, du Finistère ou des Gobelins.
La chapelle de l'hôpital des Enfants-Trouvés du faubourg Saint- \ntoine. des Enfants dc la Patrie.
L'hôpital Sainte-Catherine, des Aveugles Travailleurs.
Le musée de Paris, situé rue de Thionville, Oratoire de la rue de Thionville.
La chapelle du couvent des Dames Sainte-Marie, rue Saint-Jacques, temple des Dames-Sainte-Marie ou Visitation.
(2) En l'an Vl les cultes exercés à Paris étaient : le culte hébraïque, le culte protestant ou calviniste, le culte catholique papiste, le culte gallican, autrement dit constitutionnel, et le culte théophilanthropique.
(3) Le peu de succès tle leur doctrine était si évident que les théophilanthropes n'hésitèrent pas à implorer l'appui du Gouvernementfpour assurer à leur religion un long avenir. 11s demandèrent à cette lin la nationalisation de Ieur culte. On m pouvait avouer plus complètement son impuissance.
(4) Schmidt. OUD. cité, t. 11.
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