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tueux » Creuzé-Latouche (i); Bernardin de Saint-Pierre (fi) ; Sébas­tien Mercier (3); David (4); Marie-Joseph Chénier (5); Thomas Paine (6N ; Lecoulteux (de Canteleu) (7; ; le « vénérable » Goupil (de Préfelne), appelé aussi le premier patriarche des théophilan­thropes (8); le « sage et vertueux » Rallier (9); La Revellière-Lepeaux (10) ; etc., le nouveau culte ne souleva à sa naissance aucun enthousiasme. Blasée sur toutes ces religions disparates qu'elle voyait éclore chaque jour, la population les accueillait avec un profond scepticisme. Les théophilanthropes n'échappèrent pas à cet état d'esprit. Ce fut par des quolibets et des moqueries que les Parisiens saluèrent leur apparition. D'un jeu de mots ils les appelèrent les filous en troupe, et ce sobriquet, qui les devaitsuivre jusqu'à leur dernier jour, montre le degré d'estime qu'avaient pour eux ceux-mêmes auxquels ils s'adressaient.
Les théophilanthropes n'auraient très probablement laissé qu'une trace légère dans l'histoire de la Révolution s'ils n'avaient eu la chance de voir un des leurs, et non le moindre, arriver au pouvoir Le 27 octobre 1795 La Revellière-Lepeaux était appelé à faire partie du pouvoir exécutif; cette nomination fut pour eux un secours inespéré.
Le nouveau directeur ne devait pas tromper les espérances que son élévation avait fait naître parmi ses coreligionnaires (ii).
(i) Député au Conseil des Anciens, membre de l'Institut.
(2) Littérateur français, né au Havre le 19 janvier 1737 i décédé le 21 janvier 1814.
(31 Littérateur français, né à Paris le 6 juin 1740 ; mort le 25 avril 1814.
(4 Peintre, né à Paris le 30 avril 1748 ; décédé à Bruxelles le 29 décembre 1825.
(5)  Poète et homme politique, auteur du Chant du départ (musique de Méhul). Né à Cons­tantinople le 28 avril 1764; mort à Paris le io janvier 1811. Fit partie de la Convention et, après le 18 brumaire, du Tribunat. Merahre de l'Institut.
(6)  Ecrivain et politicien anglais. Né le 29 janvier 1737 ; décédé le 8 juillet 1809.
(7) Banquier. Né à Canteleu (S.-I.) le 4 mars 1746 , décéde à Farceaux (Eure) le 18 sep­tembre 1818. Député aux Etats généraux, membre du Conseil des Anciens, adhéra au 18 bru­maire, sénateur, comte de l'Empire, se rallia à Louis XVIII qui le fit pair de France.
(8)  Né à Argentan (Orne) le 29 juillet 1727; décédé à Paris le 18 février 1801.
(9)  Ancien capitaine du génie, membre du Conseil des Anciens.
(io) Né à Montaigu (Vendée) le 24 août 1753 ; mort à Paris le 27 mars 1824. Député aux Etats généraux et àla Convention, membre du Directoire. Vécut caché pendant la Terreur. Honnête homme il ne s'enrichit pas au pouvoir ; il fut un esprit mystique et un peu chimé­rique.
(ii; La Revellière-Lepeaux fut ragardé comme le ?rand pontife de la théophilanthropie ; c'est à lui que Barras dit un jour: « Mon cher collègue, si tu veux que ta religion s'établisse, il faut, à l'exemple de Jésus, commencer par te faire pendre. » (Prud'homme.)
On disait aussi que Ia théophilanthropie avait cté « réveillièrement révélée ». (Lettre d'un curé à l'évêque Grégoire, citée par M. A. Gazier dans son ouvrage : Etudes sur l'histoire religieuse de la Révolution française.)