Bulletin de la Montagne Sainte-Genevieve tIV 1904 - http://www.archive.org/details/bulletindelamont04comi

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duite dans Ie sanctuaire et que la liberté évangélique s'est perdue. Au moment où le peuple vient de la recouvrer, le clergé voudra-t-il s'attirer le reproche de l'avoir, autant qu'il est en lui, étouffée dans son berceau ?

Les raisons données dans ce second document montrent de quelles utopies le clergé de Saint-Médard se nourrissait. Toute sa théorie reposait sur le droit populaire. D'après lui, les citoyens seulsavaient qualité pour élire leurs pasteurs àtous les degrés de la hiérarchie ; méconnaître cette capacité c'était allerà l'encontre du droitetde la justice. Cette seconde protestation ne reçut pas un meilleur accueil que la première. Le président du Presbytère et un autre membre de l'assemblée demandèrent si le clergé de Saint-Médard avait l'intention de s'opposer à l'élection de l'évêque de Paris et de contrarier les vues de ceux qui avaient assumé la lourde charge de gouverner le diocèse (i).

Devant cette fin de non-recevoir, Augustin Bailliet et ses vicaires durent s'incliner et procéder à l'élection qu'on leur demandait. Cette opération eut lieu le dimanche 3 juin 1798-15 prairial an VI. Au jour dit, les paroissiens convoqués en assemblée se réunirent à l'issue des vêpres dans la chapelle de la Vierge, en présence des citoyens Dronloc et Duchesne, commissaire et inspecteur de police. Après le chant du Veni Creator, Augustin Bailliet donna lecture des arrêtés du Presbytère, relatifs à l'élection à laquelle on allait procéder. Après cette lecture et la nomination faite d'un secrétaire, le citoyen De Rubigny, et de deux scrutateurs, les citoyens Hannem et Gastellier, deux questions furent simultanément posées :

i⁰ L'Assemblée acceptait-elle le mode proposé par le Presbytère de Paris et accepté par le clergé de la capitale pour l'élection d'un nouvel évêque ;

2⁰ Dans le cas de l'affirmative, agréait-elle le révérendissime évêque de l'Ain, sur lequel s'était fixé le choix du clergé.

Sur la première question 34 billets blancs manifestèrent l'acceptation, et 2 rouges le rejet.

Sur la deuxième question 44 billets blancs approuvèrent le choix du clergé de Paris, et 2 rouges le repoussèrent.

Ce vote termina l'incident et fit tomber l'opposition du clergé de Saint-Médard.

('i Hegistre original des délibérations du Presbytère de Paris, séance du vendredi 18 mai 1798 (29 floréal an VI).



	— i38 —- duite dans Ie sanctuaire et que la liberté évangélique s'est perdue. Au moment où le peuple vient de la recouvrer, le clergé voudra-t-il s'attirer le reproche de l'avoir, autant qu'il est en lui, étouffée dans son berceau ? Les raisons données dans ce second document montrent de quelles utopies le clergé de Saint-Médard se nourrissait. Toute sa théorie reposait sur le droit populaire. D'après lui, les citoyens seulsavaient qualité pour élire leurs pasteurs àtous les degrés de la hiérarchie ; méconnaître cette capacité c'était allerà l'encontre du droitetde la justice. Cette seconde protestation ne reçut pas un meilleur accueil que la première. Le président du Presbytère et un autre membre de l'assemblée demandèrent si le clergé de Saint-Médard avait l'intention de s'opposer à l'élection de l'évêque de Paris et de contrarier les vues de ceux qui avaient assumé la lourde charge de gouverner le diocèse (i). Devant cette fin de non-recevoir, Augustin Bailliet et ses vicaires durent s'incliner et procéder à l'élection qu'on leur demandait. Cette opération eut lieu le dimanche 3 juin 1798-15 prairial an VI. Au jour dit, les paroissiens convoqués en assemblée se réunirent à l'issue des vêpres dans la chapelle de la Vierge, en présence des citoyens Dronloc et Duchesne, commissaire et inspecteur de police. Après le chant du Veni Creator, Augustin Bailliet donna lecture des arrêtés du Presbytère, relatifs à l'élection à laquelle on allait procéder. Après cette lecture et la nomination faite d'un secrétaire, le citoyen De Rubigny, et de deux scrutateurs, les citoyens Hannem et Gastellier, deux questions furent simultanément posées : i⁰ L'Assemblée acceptait-elle le mode proposé par le Presbytère de Paris et accepté par le clergé de la capitale pour l'élection d'un nouvel évêque ; 2⁰ Dans le cas de l'affirmative, agréait-elle le révérendissime évêque de l'Ain, sur lequel s'était fixé le choix du clergé. Sur la première question 34 billets blancs manifestèrent l'acceptation, et 2 rouges le rejet. Sur la deuxième question 44 billets blancs approuvèrent le choix du clergé de Paris, et 2 rouges le repoussèrent. Ce vote termina l'incident et fit tomber l'opposition du clergé de Saint-Médard. ('i Hegistre original des délibérations du Presbytère de Paris, séance du vendredi 18 mai 1798 (29 floréal an VI).