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sanctuaires précédemment fermés (i). Il avait vu, et voyait encore, tous ceux qui demandaient à rouvrir Ies chapelles, oratoires, etc., acquis à titre particulier, recevoir une réponse favorable (2). Rien donc, si ce n'est la passion politique, ne peut expliquer les écarts de langage du curé de Saint-Médard en la circonstance.
Il ne devait pas, du reste, maintenir son opposition, et un événement considérable allait faire de lui un admirateur enthousiaste de Bonaparte.
Augustin Bailliet avait regretté, dès le premier jour, la division que les événements politiques avaient introduite dans l'Église. Depuis qu'il était entré dans le sacerdoce, il n'avait cessé de travailler de toutes ses forces à faire cesser l'antagonisme dont mourrait le catholicisme (3). Mais ses efforts étaient demeurés impuissants et, à l'époque où nous sommes arrivés, rien ne pouvait lui faire espérer la réalisation de ses désirs.
C'est au moment où il semblait que l'unité qu'il souhaitait avec tant d'ardeur ne serait jamais réalisée, que la signature du Concor-
(i) - Lorsque le culte reprit possession des locaux arbitrairement fermés, ce fut comme un .< jour de fête. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à lire le compte-rendu du bureau central, et « n'oublions pas que ce rapport, cet aveu, émane de fonctionnaires très républicains, se posant .< en esprits forts, en philosophes sentencieux, quoique désabusés de Ia persécution. L'arrêté « du premier consul en faveur de la liberté des cultes a fait la plus grande sensation dans « Paris. L'affluence a été considérable ces jours-ci à la porte des églises. Un grand nombre « de celles qui avaient été fermées ont été rouvertes, à la satisfaction d'une foule de per-« sonnes de tout sexe qui se la témoignait par les démonstrations Ies plus vives. Plusieurs « se serraient les mains et s'embrassaient. Tous prouvaient la vérité de cette observation que « fournit l'histoire de tous Ies siècles et de tous les peuples : la persécution n'a servi qu'à « faire dégénérer l'opinion de l'opprimé en un véritable fanatisme. » {Rapport du bureau central, 13 nivôse an Vl II-3 janvier 1800 ; Archives nationales, AF, IV, 1692. Albert Vaudal, oui/, cité.)
(2) « Les catholiques demandèrent à rouvrir les chapelles et églises ouvertes à titre par-« ticulier qu'ils avaient établies dans tous les quartiers à leur usage propre. Leur droit fut « immédiatement reconnu. » (Albert Vaudal, ouv. cité).
« Les temples catholiques s'ouvrent dans tous les quartiers de Paris. Les municipalités « font assez de difficultés pour recevoir les déclarations des personnes qui consacrent quelques « édifices à l'exercice du culte, mais le bureau central lève les difficultés en faisant exécuter « la loi. » (Note royaliste du 14 nivôse an VIII-4 janvier 1800, Archives de Chantilly, citée par M. Albert Vaudal, OUV. Cité.)
Au mois de mai 1800 (prairial an VIII) deux cent quatre-vingts prêtres exerçaient leurs fonctions dans les douze arrondissements de Paris. (Tableau rfe la situation de Paris au S prairial, 29 mai.)
Une année ne s'était pas écoulée depuis le 18 brumaire qua le culte était célébré à Paris dans plus de deux cents oratoires. (Anna/es de la religion.)
(3) Voir le Registre original des délibérations du Presbytère de Paris, séance du lundi 25 septembre 1797(4 vendémiaire an VI) et V Instruction pastorale du révérendissime évêque métropolitain de Paris sur la paix civile et religieuse (ier juillet 1800). Cette instruction est signée J.-R. Royer, évêque ; Aug. Hailliet, curé de Saint-Médard, secrétaire. Paris, imprimerie Baudelot et Eberhardt, s. d. (i8jo), in-8, 55, pages. (Bibliothèque nationale, département des imprimés LC'13, 53 3.)
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