— 132----
voirs publics l'accina, en compagnie de plusieurs ecclésiastiques (i), de fanatiser les esprits, sous prétexte d'offrir des secours aux indi­gents. Sur cette dénonciation, Augustin Bailliet fut arrêté, en vertu d'un mandat du juge de paix de la section du Panthéon (24 ventôse — 14 mars). On le relacha peu de temps après et aucune suite ne fut donnée à l'accusation dont il était l'objet; le temps n'était plus aux persécutions.
Adversaire de Bonaparte en sa qualité de républicain, l'abbé Bailliet n'hésita pas, après le 18 brumaire, à attaquer à maintes re­prises le Premier Consul. Si nous en croyons un rapport de police en date du 20 ventôse an VIII (11 mars 1800), il n'aurait pas craint de prononcer un jour, du haut de la chaire de son église, les paroles suivantes, qu'il est permis de trouver, peut-être, excessives :
Vanité des vanités, que de larmes n'as-tu pas fait répandre au bon roi David et à son peuple ! Nos frères, voyez cet ambitieux, entouré de flatteurs, qui se propose d'envahir le pouvoir suprême. Voyez-le prendre toutes les mesures qui lui paraissent propres à le conduire à sa fin. Mais au moment où il croira toucher au but de ses désirs, il sera terrassé par une puis­sance invisible qui le fera rentrer dans la poussière.
Et le rapport ajoute : Il a paru aux observateurs que cette excla-
.1 conformé aux lois de la République. Je vais répondre à l'un et à l'autre objet, Citoyen Ministre, « de manière à vous donner pleine satisfaction.
« Je suis, Citoyen Ministre, de la classe piu nombreuse des citoyens dont le patriotisme « es: attestéj'par leur entrée mème dans l'état écclésiastique, car je n'ai été appelé qu'en 1792, k à l'âge de 44 ans, et par de respectables ministres de l'Eglise, qui avaient mis au rang de u leur devoir la prètation du sarment de 17150. Moi-même, avant que l'on pensât à m'honorer « du sacerdoce, j'avais écrit en faveur du serment une lettre pour l'utilité de quelques per­il sonnes, qui l'ont fait imprimer, quoiqu'elle n'en valut pas la peine.
« Appelé aux fonctions ecclésiastiques, j'ai prêté le io mai 1793 le seul serment qui ait été .' prescrit depuis que je suis prêtre : celui de liberté, égalité ct fidélité à la République. Mon « exactitude à me conformer aux lois a toujours été la même. Appelé par mes concitoyens à u exercer les fonctions ecclésiastiques dans l'église de... (non achevée).
Cette correspondance est tirée des archives de JM. A. Gazier, recueil jaune, n° 74.
(1) Dont un nommé Garnier, domicilié, 12, rue Coypeau, qui se vantait de n'avoir cessé sous la Convention de confesser dans sa chambre et d'y administrer les sacrements, et un sieur Dubois, ci-devant curé, actuellement épicier rue Saint-Victor à l'enseigne de la Providence. Le rapport ajoutait que, ce dernier exerçant une profession utile, il était prudent de ne pas le croire m 111 vais citoyen et fanatique. (Schmidt, Tableaux de la Révolution, t. Ill Rapports'; généraux de la surveillance penîant le mois de ventôse an IV, du 18 v.ntôse an IV-8 mars 1796.)