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son domicile du Plat-d'Etain. Dénoncé au Comité révolutionnaire de son quartier, il justifia de ses intentions parla lettre suivante :
Citoyens Commissaires, J'aurais mis le plus grand empressement à vous prévenir que le culte catholique s'exerce dans la maison où je demeure si le silence du décret du (en blanc dans l'original) (i) ne m'eût donné lieu de croire que cette dé­claration n'était point nécessaire.Maintenant que je suis mieux informé, je m'empresse de vous donner par la présente un témoignage de ma soumis­sion aux lois.
Salut et fraternité.
Augustin Bailliet. prêtre, rue du Plat-d'Etain, n° 454 (2)
section des Gardes françaises (3). 1 7 Germinal an III. (6 avril i 795.)
Janséniste militant, dévoué corps et àme à son ministère, Augus­tin Bailliet appliqua tout son zèle à relever de ses ruines la paroisse qui lui était confiée. Cette tâche lui fut d'autant plus difficile qu'une église rivale, dirigée par un prêtre réfractaire, l'abbé Bertier, qui devait lui succédera la curéde Saint-Médard, s'était installée sur les ruines de la collégiale de Saint-Marcel (4). Malgré cette opposition, il réussit presque complètement dans l'œuvre qu'il s'était donnée (5).
(i) Certainement le décret de ventôse.
(2)  Cette rue faisait partie du IVe arrondissement.
(3)  Archives nationales, F7 4584. Cette lettre était adressée aux citoyens composant le 4e comité révolutionnaire. Un des membres de ce comité, le citoyen Fleury, en donna connais­sance le 18 germinal (7 avril) à l'agent général du district près le département de Paris, qui accusa réception de cette communication le lendemain 19.
(4)  Voir plus loin.
(5; Dans son zèle pastoral il arriva parfois au curé Bailliet de dépasser la mesure, notam­ment quand il chercha à faire disparaître comme indécentes les statues qui ornaient le Jardin des Plantes. Voici, à ce sujet, la correspondance qu'il échangea avec le ministre de la police générale, Merlin de Thionville :
« Le curé de Saint-Médard au Citoyren Ministre dc la police générale.
c Citoyen Ministre. Je croirais manquer à ce que je dois à Dieu et à ma Patrie si je n'ap-« pelais votre surveillance sur un danger qui menace la nombreuse jeunesse du quartier que « j'habite. Des groupes de figures les plus indécentes que puissent se permettre les plus licen-■ cieux artistes, sont exposés à tous les regards, dans une des réserves du Jardin des Plantes « entourée seulement de grilles. L'avidité avec laquelle j'ai vu un jeune homme selivrer à cette « dangereuse curiosité m'a affligé. Je le lui ai fait sentir et il a eu la docilité de se soustraire » au péril, en se rendant à mon invitation. Mais je n'ai pas tardé a m'affligerde nouveau en en-.( tendant les propos tenus par deux personnes du sexe, dont la pudeur ne savait pas rougir « des honteuses attitudes dont elles repaissaient leurs yeux.
« J'ignore, Citoyen "Ministre, d'où sortent ces groupes, mais sans m'ètre permis un examen u souvent dangereux et toujours «le mauvais exemple, je crois pouvoir assurer que ces pièces