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Néanmoins, par une mesure de prudence que Ies temps expliquent et afin d'éviter toute surprise, une députation de fidèles relevant de Saint-Médard fut chargée de lui demander s'il maintenait la démission que les circonstances politiques l'avaient obligé à donner, Joseph Dubois ne fit aucune difficulté pour reconnaître qu'il avait définitivement quitté le sacerdoce et, accédant au désir qui lui était exprimé par Ies délégués, remitentre leurs mains sa démission écrite qu'il affirma être libre et volontaire (25 messidor an III — i3 juil-let i795) (1).
Treize jours plus tard, le dimanche 26 juillet (8 thermidor), les paroissiens de Saint-Médard se réunirent dans l'église à l'issue des vêpres pour procéder à l'élection d'un nouveau pasteur. A Ia grande majorité, les suffrages se portèrent sur le secrétaire du Presbytère de Paris, Augustin-François Bailliet, vicaire à Saint-Séverin. Le vote fut ratifié Ie surlendemain 28 par l'Assemblée presbytérale, malgré Ies protestations de l'intéressé qui, prétextant son peu de lumière et d'expérience ainsi que les circonstances difficiles dans lesquelles on se trouvait, supplia ses collègues de ne point lui imposer un fardeau au-dessus de ses forces (2). Augustin Bailliet fut installé dans ses nouvelles fonctions par Royer le dimanche suivant, 2 août 1795 (i5 thermidor an I1I)(3). La première pièce qu'il signa comme curé fut un acte de baptême en date du i3 octobre 1795 (21 vendémiaire an IV)(4). Il eut pour vicairesles nommésMallemain, Foissin (Nico­las Etienne), ancien supérieur des écoles chrétiennes du faubourg
{Registre original des délibérations du Presbytère de Paris ; 19e délibération, 17 juin 1795-29 prairial an III).
(i) Registre original des délibérations da Presbytère de Paris; 31e délibération, 28 juil­let 1795 (10 thermidor an III).
(2)   Dans l'éloge d'Augustin-François Bailliet, publié en 1808 à Paris chez A. Charpentier, libraire, rue Saint-Séverin n° 4, l'auteur affirme que Bailliet s'évanouit en apprenant sa nomi­nation à la cure de Saint-Médard. Il y a là une exagération évidente. Quand l'Assemblée presbytérale lui annonça qu'elle confirmait le vote des paroissiens de Saint-Médard, l'abbé Bailliet se contenta de répondre « qu'il regardait l'approbation du Presbytère comme une nou­velle marque de la volonté de Dieu, déjà manifestée par le vœu et le choix des fidèles » et qu'il se soumettait à ce jugement et consentait à son élévation. (Registre original des déli­bérations du Presbytère de Paris; 31e délibération, 28 juillet 1795, I0 thermidor an IlI.) Il y a loin, comme on le voit, de ces paroles à un évanouissement.
(3)  Registre original des délibérations du Presbytère de Paris.
(2) « L'an de J.-C. 1795, le li octobre, a été baptisé par nous, curé, Guillaume-Marie né " d'avant-hier, fils de Guillaume Lohier, cordonnier, et de Marie-Louise Rivet, demeurant rue « des Lyonnais n° 24. Le parrain Guillaume Craffe, la marraine Savoie.
« Auguste Bailliet. » (Registre des naissances de la paroisse Saint-Médard, ior volume.) Bailliet signait indistinc­tement Auguste ou Augustin.