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pendues malgré les protestations de la population (i), un arrété dela commune de Paris en date du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) interdit l'exercice des cultes reconnus (2) et ferma toutes les églises, chapelles, oratoires... etc. de la capitale (3). Déchristianisés, les édi­fices religieux firent retour à la nation et les municipalités reçurent mandat de les affecter à des usages d'intérêt général. N'ayant été l'objet d'aucune destination spéciale, Saint-Médard servit de lieu de réunion aux différents clubs du faubourg Saint-Marceau.
En dépit de l'arrêté de la Commune de Paris, l'exercice du culte catholique ne fut pas complètement supprimé dans la capitale. De courageux citoyens —car il fallait un certain courage pour enfreindre les ordres de la Commune de Paris, — n'hésitèrent pas à risquer leurs vies pour l'affirmation de leur croyance religieuse. Clandestinement dans plusieurs églises les cérémonies du culte continuèrent à être célébrées. Il en fut ainsi pour Saint-Médard, ainsi que l'établit un rapport adressé le 26 germinal an III (i5 avril 1795) par Ie commis­saire de police de la section du Finistère à la Commission de police administrative. Dans ce rapport il est dit que, lors de la fermeture de l'église, les clés en avaient été confiées à deux ex-bedeaux, les sieurs
diction de l'exercice des cultes reconnus à Paris, le 25 brumaire an II (15 novembre 1793), les comités de surveillance de la section du Finistère arrétèrent que, par mesure de sûreté, les scellés seraient apposés sur les armoires contenant tous les ustensiles appartenant aux églises situées sur l'arrondiss~;ment ; que les portes de ces églises seraient fermées et les scellés mis sur lesdites portes dont les clés seraient apportées au comité révolutionnaire de la section, qui nommait à cet effet les citoyens Baron et Deflandre, deux de ses membres, et les citoyens Danbeite et Fessart, membres du Comité de surveillance de Lazowsky. Les comités arrêtèrent, en outre, que les susdits membres se transporteraient chez tous les ministres du culte catholique, chez lesquels ils feraient des perquisitions très exactes et y apposeraient les scellés s'il y avait lieu. (Registre du Comité révolutionnaire de la section du Finistère-Archives nationales F7 2517.)
On sait que Saint-Médard était située sur le territoire de la section du Finistère. Cette sec­tion possédait trois clubs :1e Comité révolutionnaire (de beaucoup le plus important), leComité civil et le Comité Lazowsky.
(1)  Le 24 décembre 1792, Manuel et la Commune de Paris ayant notifié vers 7 heuresdu soir, lorsque les cierges étaient allumés et l'office déjà sonné, l'ordre de fermer toutes les églises durant la nuit de Nor-1, il y eut à Paris une sédition vraiment populaire : la foule assiégea les édifices du culte et exigea des curés la célébration solennelle de la messe de minuit. (Nouvelles ecclésiastiques, 20 mars 1793.)
(2)  Déjà, le 29 septembre 1792,1a Commune de Paris avait déclare qu'à partir du Ier jan vier 1793 les gens d'église ne seraient plus rétribués ct qu'ils auraient à se pourvoir ailleurs d'une profession plus utile.
(3)  « Le Comité délibérant arrête que les clés de la ci-devant église de Saint-Médard seront « confiées au citoyen Monsaldy, ancien bedeau de ladite église pour faire monter l'horloge et « arrête de plus qu'aucun des membres ne pourra s'y présenter sans être muni de pouvoirs dudit « Comité. ,. (Registre du Comité révolutionnaire de la section du Finistère, séance du quar-tidi frimaire an ll, 24 novembre 1793.)