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cèrent, l'un après l'autre, la formule prescrite « au grand applaudissement de tous les fidèles », et « au moment où ces ecclésiastiques ajoutèrent, après les mots: je le jure, ceux de: etde tout mon cœur, en élevant la voix, l'église retentit des plus vifs applaudissements ».
Quand ceux-ci eurent cessé, l'abbé Dubois monta en chaire et prononça le discours suivant, dans lequel il affirma, en son nom et au nom de son clergé, son obéissance à la loi et son espoir que la prestation de serment qui venait d'avoir lieu ouvrirait une ère de paix etde concorde entre tous les citoyens :
Nous venons, mes frères, de vous donner publiquement une preuve de notre entière soumission aux décrets de l'Assemblée nationale.Nousn'avons fait, en cela, que remplir le devoir de Citoyen et nous conformer à l'esprit de notre ministère qui doit toujours être un ministère de paix et de conciliation. Quand une autorité inflexible n'aurait pas exigé la respectable formalité du serment, nous n'en aurions pas été moins soumis àcette loi,qui ne blesse en rien, ni les dogmes de la foi, ni l'essence de notre religion sainte.
Nous savons que, dès qu'une loi est émanée de l'autorité souveraine et qu'elle est revêtue de toutes ses formalités, il est du devoir de tout Citoyen de s'y soumettre, et nous, ministres des autels, nous devons certainement en donner l'exemple.
C'est pour satisfaire cette grande obligation que nous venons de prêter en votre présence le serment décrété par l'Assemblée nationale. Je ne puis vous exprimer, mes frères, combien je suis sensible à l'intérêt que vous paraissez tous prendre à cette cérémonie. Qu'il me soit permis, mes frères, de former ici un vœu. qui doit être celui de tout bon Citoyen : c'est de voir cesser cet esprit de parti qui forme Ies animosités et qui, depuis trop longtemps, brouille la tranquillité des Citoyens.
Oui, mes frères, formons tous ici le vœu de voir renaître parmi nous la paix, cette paix si désirée, cette cordialité, cette confiance mutuelle, qui n'aime ni à soupçonner légèrement ni à accuser malignement. Puissions-nous, mes frères, en recueillant lesfruits précieux de cette liberté que nous nous félicitons d'avoir recouvrée, puissions-nous, dis-je, goûter les douceurs de la concorde de cette union fraternelle, qui, en faisant le bonheur de chaque Citoyen en particulier, fait le bonheur de la Société en général. Voilà, mes frères, ce que nous devons désirer et à quoi chacun doit contribuer de tout son pouvoir. Nous ne l'obtiendrons ce bonheurque par notre
Le clergé de Saint-Médard était si constitutionnel que Leconte et Decressin durent quitter la paroisse, pour se soustraire à la persécution de leurs collègues ; ils furent remplaces par Mas-soulard et Chemin.
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