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Paris intra m u ros eurent à nommer les 344 électeurs au second degré appelés à prendre part à l'élection des États Généraux, le curé de Saint-Médard, bien que titulaire d'une des dernières paroisses de la capitale, fut au nombre des 47 curés qui se virent investis de l'électo-rat. Au premier abord cette désignation peut surprendre : elle n'a rien cependant qui doive étonner. Paris comptait, à cette époque, 52 paroisses, dont deux se trouvaient sans titulaires par suite du décès récent de leurs desservants. Sur les 5o restantes 47 virent leurs curés recevoir un mandat électif; 3 seulement, pour différentes causes (âge, infirmités... etc.), ne furent l'objet d'aucune désignation. Dans ces conditions on peut dire que l'assemblée primaire du clergé choisit tous les desservants des paroisses de la capitale pour la représenter parmi les électeurs du second degré aux élections des États Généraux. La désignation du curé de Saint-Médard ne comporte donc avec elle aucune désignation particulière.
Prestation du serment constitutionnel par le clergé de Saint-Médard. — Louis XVI ayant approuvé, le 24 août 1790, la constitution civile du clergé votée le 12 du même mois, la Constituante décréta, à la date du 27 novembre, que les prêtres et les évêques seraient tenus de prêter serment à cette constitution sous peine d'être déclarés démissionnaires. Se soumettant au décret de l'Assemblée nationale (1), le clergé de Saint-Médard prêta, le 9 janvier 1791, le sermentexigé(2).Ce jour-là, qui tombait un dimanche, à onze heures du matin « à l'issue de la grand'messe paroissiale », le sieur Thorillon (3), ancien président de la section des Gobelins et officier municipal, l'abbé Le Maignan et le sieur Minier, notable, accompagnés d'un officier et de quatre gardes de la Ville, se présentèrent à la
(1, Sur les 50 curés de la capitale, 23 prêtèrent le serment, 27 le refusèrent.
(2) Paroisse de Saint-Médard de Paris. — Prestation de Servient par le curé de cette paroisse le dimanche o janvier 17g i. (De l'imprimerie de Gailleau, l'un des électeurs du département de Paris, rue Gallande, n° 64.)
(3; Successivement procureur au Châtelet, officier municipal, administrateur au département de la police, juge de paix, président du district de Sa;nt-Marcel et ensuite de la section des Gobelins, député de Paris à l'Assemblée législative, ce Thorillon fut, au début, un partisan enthousiaste de la Révolution. Ses écrits, tous de circonstance, sont assez nombreux ; nous citerons notamment: Idées sur Us impôts publics ; Réflexions sur la juridiction des juges de paix ; Réflexions sur le projet dela constitution de France ; Idées ou bases d'une nouvelle déclaration des droits de l'homme, de celle de ses devoirs et d'une nouvelle constitution pour la République Française.
Accusé plus tard d'incivisme, il se réfugia en province et se fixa à Lucheux, district de Doullens,- son arrestation avait été demandée par le Comité révolutionnaire du Finistère.
Rentre en France,on le retrouve, en 1806, marguillier de Saint-Médard, défendant avec vigueur, comme nous le verrons, les intérêts de la paroisse.
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