— 86 —
bunal ouvrit- une procédure criminelle contre Bellanger, prètre-chapelain des Gobelins et desservant à la paroisse, Lecomte, prêtre habitué et porte-Dieu, et Hardy de Levaré, neveu du curé de l'église, — celui-là mème que nous avons vu mêlé à la poursuite exercée au sujet de Marie Vilmondel, pour avoir refusé les derniers sacrements à une veuve Querville, domiciliée rue Mouffetard, vis-à-vis la rue d'Orléans. Il ne semble pasque l'officialité diocésaine soit intervenue dans cette nouvelle affaire. S'il en fut autrement, sa réclamation ne fut pas acceptée, car les accusés passèrent devant la justice civile qui les jugea au criminel. Le tribunal rendit sa sentence le 22 février 1763. Aux termes de cet arrêt, le principal accusé Bellanger se vit condamné à être « banni à perpétuité hors du royaume, ses biens acquis et confisqués au roi ou à qui il appartiendra après qu'on y aura préalablement prélevé une somme de deux cents livres d'amende, et ses bénéfices déclarés vacants ». Pour Lecomte et Hardy de Levaré, le jugement décida « qu'il serait plus amplement informé (1) » ; c'était pour ces derniers un acquittement.
Différend pour la nomination a la cure de Saint-médard et a celle de Saint-Etienne-du-Mont. — Comme suite à la suppression de la juridiction ecclésiastique de l'abbaye de Sainte-Geneviève sur les églises qui relevaient de son autorité et du rattachement de Saint-Etienne-du-Mont et de Saint-Médard à l'archevêché de Paris, l'auto­rité diocésaine essaya, dans la seconde moitié du xvme siècle, d'enlever à la congrégation de Saint-Augustin son droit de nomina­tion à la curéde ces deux paroisses et de substituer aux religieux qui étaient appelés à ces fonctions des ecclésiastiques de l'ordre séculier. Cette tentative donna naissance à deux longues consultations, que nous allons résumer très brièvement.
Le premier de ces deux mémoires,en date du 5 août 1772, émane du clergé séculier. On relève tout d'abord, dans son titre, une affir­mation erronnée. Il est intitulé, en effet: Consultations pour les
(i) Sentence rendue en la Chambre du Conseil du Chastelet de Paris, la Compagnie assemblee, qui bannit à perpétuité hors du royaume le nommé Bellanger, prétre chapelain des Gobelins et faisant les /onctions de desservant en la paroisse de Saint-Médard, ordonne la ventedes meubles et effets saisis et annotés sur ledit Bellanger, absent et contu­mace et qu'il sera plus amplement informé des faits mentionnés au procés à l'égard des nommés Hardy et Lecomte, prêtres habitués et portes Dieu de ladite paroisse, aussi absents et contumaces, pour par ledit Bellanger, avoir fait le refus d'entendre en con­fession la veuve Querville, paroissienne de ladite paroisse, et lesdits Hardy et Lecomte s'être absentés pour ne pas suppléer au refus dudit Bellanger. — (Bibliothèque Carnavalet, sans cote.)