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leur prétention, les magistrats durent s'incliner et renoncera évoquer la cause devant eux.
Malgré ce désistement, l'abbé Cussac ne fui pas relâché. Espé­rant, en gardant le prisonnier, contraindre l'autorité ecclésiaS tique à procéder à son jugement, la justice civile se refusait à s'en dessaisir. Cette détention prolongée amena chez le prisonnier un état nerveux assez sérieux. .Malade de corps et d'esprit. Labbi Cu «ac tut examiné à la lin du mois de décé nbre 1762 par les médecins du Châtelet, qui constatèrent qu'il se lrou\ait dans un état nerveux pouvant amener des accidents gra' es. Visité à nouveau deux mois plus tard, les médecins ct chirurgiens du Parlement le représen­tèrent comme « agité, l'imagination un peu blessée et couvrant des idées noires et obscures ». Sur ce rapport le Parlement, par un arrêt du 1S lévrier 1763, décida que le prisonnier serait « par provision remis cn liberté, à la garde néanmoins du sieur Hoyer, médecin. qui fera soumission de le réintégrer après sa guérison et lorsqu'il en sera requis ». Trois jours plus tard, l'abbé Cussac était remis en liberté ; sa détention avait duré quinze mois.
Si Labbé Cussac échappa au tribunal du Châtelet, il ne parut pas davantage devant celui de l'officialité. Le registre de ce tribunal pour la période commençant au 9 septembre 1761 et se terminant au 7 août 1771 ne mentionne pas cette affaire. En supprimant le procès, l'autorité diocésaine usa de prudence. Le prévenu n'ayant lait qu'exécuter les ordres de son archevèque, il était impossible à l'officialité de le condamner. Mais proclamer son innocence n'était-ce pas aller inutilement au-devant d'un conflit avec le Parlement? Le mieux était donc de laisser cette affaire s'assoupir d'elle-même. Au surplus, Marie Vilniondel était décédée pendant l'intervalle et la disparition de la principale intéressée enlevait à la cause une partie de son importance. Dc plus, les paroissiens de Saint-Médard, par quatre pétitions adressées au Parlement, réclamaient leur curé et vicaires Aussi, non seulement Cussac fut élargi, mais encore le curé et l'abbé Cantuel reprirent leurs fonctions paroissiales sans étre autrement inquiétés.
A/fairc Querville. L'affaire de la sieur Perpétue et le procès de Marie Vilmondcl ne corrigèrent pas le clergé tic Saint .Medard. En 1763 un nouveau relus de confession nécessita une seconde intervention du Châtelet. Sur ln plainte qui lui lui adressée, ce tri-