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Le Parlement résista. Dès le surlendemain, 18, il décida qu'une députation, composée du premier président et de deux présidents à mortier, se rendrait auprès du roi pour lui représenter combien sa défense d'inviter les pairs à siégera la Cour attaquait les privilèges de la pairie et le supplier très humblement de permettre cette convocation.
Sur ces entrefaites la sœur Perpétue, effrayée du bruit fait autour de son nom, fit signifier au Parlement, par acte passé devant notaires, que sa santé étant meilleure elle se trouvait en état d'aller faire ses dévotions à la paroisse ; en conséquence elle remerciait le Parlement des soins qu'il avait pris pour lui faire administrer les sacrements (19 décembre).
Cette lettre de désistement terminait le débat et facilitait singulièrement la tâche de la Cour. La plainte n'existant plus, les poursuites tombaient d'elles-mêmes. Le Parlement, n'ayant plus de raisons pour continuer son instruction judiciaire, allait certainement abandonner l'affaire et la classer comme ne comportant aucune suite. Cet espoir unanime fut déçu. Les magistrats estimèrent que le désistement de la sœur Perpétue ne pouvait arrêter l'action de Ia justice et la députation chargée de se rendre auprès du roi se présenta à Trianon dès le lendemain (20 décembre).
Le Parlement vit sa nouvelle requête rejetée. Dans sa réponse le roi rappela qu'il avait évoqué à sa personne l'affaire qui servait de motif à la convocation des pairs et que, dans ces conditions, il maintenait sa défense, ladite convocation étant inutile.
Le Parlement passa outre. Par un arrêt rendu le même jour il décida que les pairs seraient invités, en la manière accoutumée, à venir prendre place à la Cour, les chambres assemblées, le vendredi suivant 29 décembre, et que les gens du roi seraient chargés d'informer le roi de cette décision.
Le 23 décembre le Parlement arrêta que les commissaires représenteraient au roi :
i0 Que l'évocation, dont la Cour a été instruite par le récit de M. le premier président, irrégulière dans la forme et au fond, à cause de l'arrêt du Conseil dont on ne parle pas, arendu la nouvelle invitation des pairs indispensable ;
20 Que les formes que le Parlement réclame sont lois de l'Etat, et que de leur observation dépend le maintien de l'autorité royale, de l'ordre et de la tranquillité publique ;
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