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ment a été prodigieux. L'hôpital qui ne se composait au début que de trois petites maisons en compte vingt-deux aujourd'hui et occupe, sans exagérer, la sixième partie de la paroisse.
Et le mémoire concluait que pour toutes ces raisons il était impos­sible de faire droit à la requête des administrateurs de l'Hôpital Gé­néral, à moins d'augmenter la redevance à laquelle la paroisse a régulièrement droit.
On tournait dans un cercle vicieux. Les deux parties se refusant à toute concession la situation menaçait de s'éterniser. Pour y mettre un terme, et « pour, à l'avenir, prévenir tout procès avec les curés et assurer à perpétuité el irrévocablement les droits, privilèges et pos­sessions de l'Hôpital », les directeurs se déterminèrent à assigner au Parlement les curés de Saint-Médard (pour les maisons de la Pitié et de Sainte-Pélagie), Saint-Martin (pour la maison de la Salpê-trière) et Gentilly pour la maisonde Bicêtre) (i).
A la date du 14 septembre 1741 le Parlement renditunarrêt inter­disant aucuré de Saint-Médard, en tant que besoin « est ou serait », d'exercer aucune fonction spirituelle à la Pitié et à Sainte-Pélagie et condamnant les administrateurs de l'Hôpital Général à verser chaque année à la paroisse, le jour de Saint-Médard, une somme de 12 livres et à fournir à l'église, le même jour, un cierge d'une demi-livre, le tout en remplacement des 25 sols accordés par la sentence du 3o septembre 1641 (2).
Les deux parties recevaient ainsi satisfaction : le curé de Saint-Médard en voyant sa redevance considérablement augmentée: les administrateurs de l'Hôpital Général en échappant à la direction qu'ils contestaient.
Procés entre le curé et les marglulliers de Saint-Médard. Sous l'ancien régime, l'administration paroissiale étaitloin de former, comme de nos jours, un tout homogène. Le desservant de chaque église n'avait sur ses vicaires qu'un pouvoir très limité, et ceux-ci méconnaissaient souvent l'autorité qu'ils auraient dû respecter. D'un autre côté, le conseil de fabrique, autrement dit les marguilliers, pos­sédaient des droits en contradiction très souvent avec ceux du curé. De tous ces intérêts différents sortaient parfois des conflits et des
(1)  Le différend entre l'Hopital Général et la paroisse Saint-Médard existait également avec l'église de Saint-Martin et celle de Gentilly.
(2)  Cet arret tranchait en mènie temps les conflits existants entre l'Hôpital Général ct les curés de Saint-Martin et de Gentilly.