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En 1676, le curé de Saint-Médard crut devoir protester contre l'annexion des susdits immeubles à la Pitié. Se basant sur ce que les habitants de la rue Françoise avaient toujours été paroissiens de son église et que celle-ci subissait, du fait de la suppression de cette rue et de l'agrandissement de la Pitié, une diminution importante, il demanda qu'il fût déclaré que toutes les personnes hospitalisées dans les immeubles dernièrement annexés demeureraient dans la dépen­dance spirituelle de la paroisse et non dans celle de l'hôpital. Soute­nus par le recteur de la Pitié, les administrateurs refusèrent d'accep­ter cette prétention et décidèrent par la délibération ci-dessous, en date du 2 janvier 1677, ^e Por-er -a question devant l'archevêque de Paris :
Le 2 janvier iôj-j. — M. le Recteur entré au bureau adit que, la maison servant pour le dépôt des pauvres hommes pris mendiant ayant été de tout temps sépaiée de la maison de la Pitié par une rue appelée rue Françoise, les officiers de l'Hôpital habitant ladite maison sont toujours demeurés paroissiens de l'église Saint-Médard; que, ladite rue ayant été supprimée depuis trois ans, et par ce moyen ladite maison unie à celle de la Pitié, il est expédient de rendre libres lesdits officiers et habitants de ladite maison du Dépôt, de la dépendance spirituelle de ladite cure de Saint-Médard et la mettre, ainsi que les autres officiers, sous la juridiction spirituelle de l'Hôpital; au désir de l'édit portant son établissement qu'à cette fin il serait nécessaire de présenter requête à M. l'Archevêque. — Le Bureau l'a ainsi résolu.
Appelé à trancher le différend, l'archevêque reconnut Ie bien fondé de la conduite des administrateurs de la Pitié. Désavoué par son supérieur hiérarchique, le curé de Saint-Médard se hâta de retirer sa protestation et le conflit si intempestivement soulevé n'eut ainsi aucune suite.
Cependant le différend touchant les pouvoirs curiaux du recteur restait toujours en suspens. En 1736, les administrateurs reprirent l'affaire avec la ferme volonté d'arriver à une solution définitive. Dans ce but ils adressèrent au curé de Saint-Médard — c'était à cette époque le Père Coifferel, successeur du fameux Pomart — une requête tendant ace qu'il reconnût le droit pour le recteur de la cha­pelle de Notre-Dame-de-Pitié d'administrer tous les sacrements y compris ceux de Baptême et de Mariage. Se basant sur l'édit qui avait autorisé l'établissement de l'Hôpital Général (avril 1656) et