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gieux de cette congrégation, propriétaires du bourg qu'elle desservait, en étaient les seigneurs et les présentateurs; leurs droits sur elle étaient absolus.
L'histoire de Saint-Médard ne se distingue en rien de celle de toutes les églises relevant alors des abbayes et communautés monastiques. Retracer son historique serait faire celui de toutes les justices des anciennes églises de Paris, sujet qui a été magistralement traité par M. L. Tanon, conseillera la Cour de Cassation, dans son ouvrage ayant pour titre : Histoires des justices des anciennes églises et communautés monastiques de Paris. Notre récit ne serait donc qu'une répétition inutile. Nous nous contenterons de relater seulement les événements spéciaux et comme personnels de la paroisse sans aborder l'étude de ses rapports, droits et servitudes, avec l'abbaye dont elle relevait.
En juin i3o2, un accord intervint entre l'Eglise de Paris et son
Toucy (mort en 1222) et Herbert (décédé cn 1240 furentles plus remarquables des supérieurs de l'abbaye pendant le moyen-âge.
De la lin du xv-siècle au commencement du xvii- des événements regrettables se succédèrent sans interruption dans l'abbaye. Ruinée par les guerres de religion et par la mauvaise administration de son abbé Benjamin dc Brichanteau, évêque de Laon 1607-1617), elle était àla vxille de disparaître. Une nouvelle réforme s'imposait; elle fut l'œuvre du cardinal de La Rocheloucauld qui installa à Sainte-Geneviève des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin. Cette congrégation, dite congrégation de France, administra l'abbaye jusqu'à sa suppression sous la Révolution.
Abbaye royale, Sainte-Geneviève jouissait dans l'ordre ecclésiastique de privilèges particuliers. Ses abbés portaient la mître et l'anneau; ils étaient juges et conservateurs de tous les privilèges apostoliques et étaient députés par le Saint-Siège pour connaître et juger toutes les causes, tant ecclésiastiques que civiles. Les appels de leurs sentences relevaient directement du pape « sans que ny diocésain, métropolitain ny primat y puisse prétendre authorité- •>. Les évêques de Paris nouvellement nommés étaient tenus de se rendre à l'abbaye avant daller à Notre-Dame, le jour où ils prenaient possession de leur siège : u aussi est l'église de tôle prérogative que nul patriarche, arcevesque ne evesque ny pevent entrer en leurs propres habis, fors en habis de chanoine ». Dans les processions de la châsse de Sainte-Geneviève l'abbé avait, avec ses religieux, la droite sur l'évêque de Paris et le chapitre métropolitain. Enfin le clergé de Notre-Dame était tenu de se rendre en grande pompe :t l'abbaye à l'occasion de certaines l'êtes.
La juridiction temporelle de l'abbaye s'étendait sur une grande partie de la « haulte partie de la Ville, où les écoles sont », c est-à-dire l'Université, et sur presque tout le faubourg Saint-Marcel, sur lequel elle avait haute, moyenne et basse justice, droits d'aubeine ct d'épargne, de faire brûler,. . . etc., « et autres particularité., appropriées aux seigneurs qui ont droict de plain haubert. Et pour ce ils ont (l'abbé et le couvent) prisons, juges, greffiers, procureur fiscal ct autres officiers de justice ... A Paris, l'abbé de Sainte-Geneviève avait le droit dc haute justice sur 54 rues de la capitale.
Un grand nombre de collèges, chapitres,... etc., dépendaient de l'abbaye. Pendant de longs siècles le pouvoir de donner licence dans toutes les facultés appartenait au chancelier de Sainte-Geneviève. Plus tard, à la suite des vives réclamations du chapitre de Notre-Dame, la chancellerie de l'Université appartint aux deux chanceliers : celui de l'église métropolitaine et celui de l'abbaye.
Hors Paris les principales seigneuries de l'abbaye dc Sainte-Geneviève étaient situées à
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