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plut tellement aux académiciens que ceux-ci décidèrent qu'à l'avenir tous ceux qui seraient reçus feraient un discours pour remercier la Compagnie de leur nomination. Cette décision a, depuis lors, tou­jours été observée et c'est, de cetle époque, que date la coutume des discours aux réceptions académiques.
Tout occupé de belles-lettre, Patru laissa péricliter ses alfaires personnelles. Il devint si pauvre qu'il se vit à la veille de vendre ses livres. Boileau vint à son secours en achetant sa bibliothèque. dont il lui laissa la jouissance sa vie durant. C'est à lui q\ie l'auteur des Satires a fait allusion dans les vers suivants :
Je l'assistai dans l'indigence.
Il ne me rendit jamais rien:
Mais quoiqu'il me dtn tout son bien.
.Sans peine il souffrait ma présence.
Oh ! la rare reconnaissance !
Patru vécut avec la réputation d'un l'aux et irréligieux philo­sophe et mérite, à ce titre, d'étre rangé parmi les libertins de son siècle. Il se refusait à admettre que la raison dut s'incliner et Hoch ir devant la foi. Bossuet l'étant allé voir dans sa dernière maladie, l'exhorta à une lin chrétienne : « On vous a regardé jusqu'ici, Monsieur, comme un esprit fort, lui dit-il, songez à détromper le public par des discours sincères ct religieux. — ll vaut mieux quc je me taise, répondit le mourant, on ne parle dans ses derniers moments que par faiblesse ou par vanité. » La demande de Bossuet et la réponse de Patru permettent de supposer que la vie du célèbre avocat ne fut pas d'une orthodoxie bien rigoureuse. Cette hypothèse semble confirmée par l'ironique épitaphe que lui lit son ami Fran­çois de Maucroix, chanoine de l'église de Reims :
Ci-gît le célèbre Patru De qui Ie mérite a paru Toujours au-dessus de l'envie. Il a sagement di-oiuru, Mais peu de la seconde vie, Heureux s''! n'a trouve que Ce qu'il en a cru.
l'n autre de ses meilleurs amis. M. des Réaux, consacra îi sa mémoire l'epitaphe suivante que, laute de ressources, on ne put graver sur son tombeau :