-46-
Sur la dalle de droite, qui ferme la tombe du R. P. Jacques Coif­ferel, chanoine régulier, prieur-curé de Saint-Médard (i), on lit :
D. O. M.
CY GIST
..........I-).
NATIF DE LA VILLE D'ARGENTAN
EN NORMANDIE......
. . . (3) DE CETTE PAROISSE LEQUEL APRÈS L'AVOIR GOUVERNÉE (q) PENDANT DIX ANS AVEC DE GRANDS TALENS (5) ET UN ZELE CONNU DE TOUT LE MONDE EST DÉCÉDÉ LE JOUR ET FESTE
en exil pour affaire de jansénisme et l'abbé Dubois qui rendit ses lettres de prêtrise le 27 no­vembre 1793 et se fit épicier, ne reçurent pas la sépulture ecclésiastique réservée, à cette-époque, aux curés de la capitale. Les tombes des cinq curés dont il sagit se voient encore aujourd'hui et ont été identifiées, à l'exception de celle située dans la chapelle du Sacré-Cœur et de celle dont nous nous occupons ici. De ces sépultures trois existent dans le chœur. Par les épitaphes dont ces dernières sont revêtues nous savons que les tombes situées à droite et à gauche contiennent les restes des sieurs Coifferel et Collet-Duqueuay ; seule la tombe médiane, sur laquelle toute inscription a disparu, laisse planer un duute sur la person­nalité de celui qui y a ôté inhumé.
Quel est ce tombeau ?
D'après le P. Le Lasseur, de la Compagnie de Jésus, qui s'est appliqué tout spécialement à établir la liste des curés des églises de Paris sous l'ancien régime, cette tombe serait celle du P. Gargan, décédé curé de Saint-Médard, le 7 novembre 1696, ou celle de son successeur, le P. Jacques-Louis Canto, mort lt 13 juillet 1723.
D'un autre côté, M. Cocheris, dans st savante édition de l'Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, donne comme étant la tombe de l'abbé Canto celle de Jacques Coifferel. Nous démontrons dans la note ci-dessous l'inexactitude de cette assertion. Toutefois, en ne retenant ici quc l'affirmation de M. Cocheris, il iessort que le mot « Canto » se lisait à une certaine époque sur une des pieires funéraires du chœur de l'église. Ce fait détruit l'hésitation du P. Le Lasseur et démontre que la tombe incertaine qui nous intéresse ne peut être celle du curé Gargan.
Enfin, comme le mot « Canto » n'a jamais figuré sur une des deux dalles de droite et de gauche, il n'a donc pu être relevé que sur la tombe du milieu sur laquelle il est impossible de rien déchittrer aujourd'hui.
De ce rapprochement il appert que la tombe médiane du chœur ne peut être que celle du P. Jacques-Louis Canto, décédé le 13 juillet 1723, et c'est à cette hypothèse que nous nous sommes arrêté.
11) Nommé curé de Saint-Médard le 29 novembre 1730 ; il remplaça le fameux P. Nicolas Pomart révoqué et exilé à Blois comme janséniste.
(2)  Canto, d'après M. Cocheris dans son édition de l'Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf (1864), "y ala une erreur de l'éminent commentateur. Cette tombe recouvrant, d'après l'epitaphe dont elle est revêtue, les cendres d'un curé de Saint-Médard décédé le 4 septembre 1740, ne peut être celle du P. Canto, mort le 13 juillet 1723. Elle ne peut concerner que Jacques Coifferel décédé, curé de la paroisse, le 4 sep­tembre 1740 et remplacé le 12 du même mois par Collet Duquesnay.
(3)  prieur curé, d'après AI. Cocheris, ouv. cité. ( + ) gouverné, dans M. Cocheris, ouv. cité.
(5) talents, dans M. Cocheris, ouv. cité.