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l'abbaye de Sainte-Geneviève, qui en étaient les seigneurs et les présentateurs, la remplacèrent par l'église actuelle (premières années du xve siècle).
Agrandie et embellie à plusieurs reprises : en i56i, 1586, 1655 et 1784, l'église recouvre une superficie de i.800 mètres carrés. Elle se compose de trois parties distinctes, construites à différentes époques. La première, et de beaucoup la plus ancienne, date du xve siècle (1) ; elle comprend la nef avec ses collatéraux de droite et de gauche (2). Au xvie siècle, on y ajouta le cheeur et ses bas-côtés. Enfin, en 1784 on construisit, sur les dessins de l'architecte Petit-Radel, la chapelle de la Vierge qui termine l'édifice.
Aucunes de ces parties ne se raccordent entre elles, ni par le style ni par les dimensions. C'est ainsi que le cheeur est beaucoup plus vaste et plus élevé que la nef qu'il continue. Construit en plein cintre, alors que la nef est de style ogival, on s'est plu à accuser cette différence en cannelant ses piliers et en leur donnant un style grec qui fait disparate avec l'ensemble du monument. A ces cho­quantes antithèses vient s'ajouter la chapelle de la Vierge, dont la construction, remarquable à plusieurs titres, n'a aucun rapport avec les autres parties de l'édifice.
Ces disparités sont si disgracieuses qu'on essaya, au xvnie siècle, de les dissimuler en partie en cachant les piliers de la nef dans des boiseries qui les enveloppaient jusqu'à la naissance de l'arcade ogivale. Ces armatures, peintes en marron foncé, accentuaient encore le cachet de pauvreté qui se dégage de tout le monument. Elles existèrent près d'un siècle et ne furent enlevées qu'en ces dernières années: seuls les piliers de la première travée les ont conservées.
L'église comprend une nef, un cheeur, des collatéraux qui abou­tissent à la chapelle absidiale de la Vierge, quatorze chapelles latérales, une sacristie et une chapelle des catéchismes construites en hors-d'œuvre; elle n'a pas de transept.
La nef et ses collatéraux. — La nef, construite au xv2 siècle, se compose de cinq travées droites à deux étages. Le rez-de-chaussée
(1)   Dans le Pouillé historique et topographique du diocèse de Paris, publié en 1767 par L. Denis, géographe de Mgr Ie Dauphin, Saint-Médard est indiquée comme ayant été cons­truite au xii- siècle; c'est une erreur.
(2)   Une inscription, qui se lisait autrefois au-dessus de la porte de l'ancienne sacristie, indiquait que c'était là toute l'église primitive. Cette ancienne sacristie a été démolie au com­mencement du xvine siècle et remplacée par la sacristie actuelle.